Dans un communiqué publié le 9 juin sur sa page Facebook officielle, l’Ambassade des États-Unis à Cotonou alerte les citoyens béninois sur les risques liés au “birth tourism”, ou tourisme de naissance.
Cette pratique consiste pour des ressortissants étrangers à se rendre aux États-Unis avec un visa touristique dans le but d’y accoucher, afin que leur enfant bénéficie automatiquement de la citoyenneté américaine grâce au 14e amendement de la Constitution, qui consacre le principe du jus soli (droit du sol).
Selon l’Ambassade, de nombreux Béninois titulaires de visas de tourisme profitent de ce système en sollicitant les aides publiques américaines pour couvrir leurs frais médicaux d’accouchement.
Une situation que la mission diplomatique juge préoccupante, estimant qu’elle constitue un abus du système et pèse financièrement sur le contribuable américain. Elle prévient que les personnes impliquées s’exposent à des refus de renouvellement de visa ou à une interdiction d’entrée future sur le territoire américain.
« Les demandeurs de visa doivent faire preuve de transparence et respecter scrupuleusement les conditions liées à leur statut migratoire », souligne le communiqué, dans un ton ferme mais pédagogique.
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Un contexte politique tendu aux États-Unis
Cette prise de position s’inscrit dans un climat politique particulièrement tendu sur les questions migratoires aux États-Unis. Depuis son retour à la présidence en janvier 2025, Donald Trump a relancé plusieurs projets visant à restreindre l’immigration, y compris le birthright citizenship – la citoyenneté par le sol. Dès sa campagne présidentielle de 2024, il avait réitéré son intention de mettre fin à l’octroi automatique de la nationalité américaine aux enfants nés de parents étrangers sur le sol américain.
Une telle mesure, qui nécessiterait une révision constitutionnelle, se heurte toutefois à de fortes résistances juridiques et politiques, la Constitution américaine étant claire sur ce point. Le 14e amendement stipule que « toute personne née aux États-Unis […] est citoyenne des États-Unis », sans distinction de statut migratoire parental. La Cour suprême s’est déjà prononcée à plusieurs reprises en faveur du maintien de ce principe fondamental.
Une alerte ciblée, mais globale
La mise en garde de l’Ambassade ne vise pas uniquement le Bénin. Elle s’inscrit dans une campagne plus large des autorités américaines pour lutter contre les fraudes aux visas touristiques, notamment en Californie et en Floride, où des réseaux organisés de tourisme de naissance ont été démantelés ces dernières années.
Pour les candidats béninois au visa, le message est donc clair : les autorités américaines surveillent de près les motivations réelles des visiteurs, et tout détournement d’objet du visa peut avoir des conséquences durables sur leur capacité à voyager vers les États-Unis.
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