L’administration Trump prévoit de rappeler des dizaines d’ambassadeurs de carrière nommés sous le précédent gouvernement de Joe Biden, dans le cadre d’un vaste remaniement destiné à aligner le corps diplomatique sur ses priorités de politique étrangère, selon des sources concordantes.
Les chefs de postes, pour la plupart des diplomates de carrière, ont reçu notification de leur départ d’ici fin janvier. Selon des informations de presse, près d’une trentaine de pays seraient concernés, dont plusieurs en Afrique.
Si le remaniement des ambassadeurs nommés dans des postes stratégiques par une nouvelle administration n’est pas inhabituel, la révocation de diplomates de carrière reste exceptionnelle. L’usage veut que ces derniers restent en poste jusqu’à la fin de leur mandat, ou au moins jusqu’à la nomination de leur successeur.
L’Association américaine du corps diplomatique (AFSA), qui représente les employés du département d’État, a indiqué avoir reçu « des informations selon lesquelles plusieurs ambassadeurs de carrière, nommés sous l’administration Biden, ont reçu l’ordre par téléphone de quitter leur poste avant le 15 ou le 16 janvier ». L’AFSA a ajouté qu’« aucune explication n’a été donnée pour ces rappels » et souligné que ce type de décision « sape la crédibilité des États-Unis à l’étranger et envoie un signal inquiétant au corps diplomatique professionnel ».
Interrogé par l’AFP, le département d’État n’a pas précisé quels pays étaient concernés, mais a affirmé qu’« il s’agit d’un processus standard dans toute administration ». « Un ambassadeur est un représentant personnel du président, qui est en droit de s’assurer qu’il dispose dans ces pays de personnes qui font avancer le programme ”Amérique d’abord” », a rappelé un haut responsable, sous couvert d’anonymat.
Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump et son secrétaire d’État Marco Rubio ont engagé une réforme profonde de la diplomatie américaine, centrée sur les priorités nationales, la lutte contre l’immigration illégale et la révision de programmes promouvant la diversité dans l’aide étrangère.
Marco Rubio a supervisé le renvoi de centaines de personnels au département d’État, réorganisé selon les priorités de l’administration Trump, et procédé à la suppression de l’Agence américaine pour le développement (USAID). Parallèlement, le président a nommé des fidèles à des postes diplomatiques clés à travers le monde.
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