Le ministère américain de la Sécurité intérieure (DHS) a annoncé, mercredi, l’acquisition de sa propre flotte d’avions Boeing afin de renforcer la mise en œuvre de la politique d’expulsion massive d’immigrés clandestins voulue par Donald Trump. Une première pour l’agence, qui entend accélérer les opérations menées par l’ICE, la police de l’immigration.
« Ces appareils permettront à l’ICE de fonctionner plus efficacement, notamment grâce à des cadences de vols plus rapides », a déclaré la porte-parole du DHS, Tricia McLaughlin, sur le réseau X. Selon le quotidien, le DHS a conclu un accord de près de 140 millions de dollars pour l’achat de six Boeing 737 auprès de la firme Daedalus Aviation, spécialisée dans l’aviation commerciale et charter.
Contacté par l’AFP, Boeing s’est refusé à tout commentaire. Le DHS assure toutefois que cette stratégie permettra d’économiser 279 millions de dollars aux contribuables par rapport à l’achat d’appareils neufs, d’autant que les carnets de commandes du constructeur américain sont saturés jusqu’à 2030.
Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump a fait de la lutte contre l’immigration clandestine l’un des axes centraux de son agenda politique. Les opérations d’expulsion, menées par des agents de l’ICE souvent masqués, se sont intensifiées à un rythme inédit. D’après l’ONG Human Rights First, plus de 1 700 vols de rapatriement ont été effectués depuis janvier, à destination de plusieurs dizaines de pays.
Cette politique, déjà contestée devant les tribunaux, suscite l’inquiétude de nombreuses organisations de défense des droits humains. Elles dénoncent des violations répétées commises lors des interpellations et expulsions. L’opposition démocrate critique également une approche jugée brutale et inefficace.
Selon le gouvernement Trump, plus de deux millions de migrants en situation irrégulière ont quitté le territoire américain depuis janvier : 400 000 ont été expulsés et environ 1,6 million seraient partis de manière volontaire.
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