En France, le service militaire volontaire pourrait bientôt renaître. Le président Emmanuel Macron envisage en effet de le réintroduire. Confronté à une Europe qu’il considère « menacée » par la Russie, le chef de l’État a exprimé sa volonté de mettre en place ce dispositif. Son objectif est d’offrir aux jeunes un « nouveau cadre d’engagement » tout en renforçant les effectifs militaires avec une « réserve supplémentaire » mobilisable en cas de crise.
Depuis la suspension du service militaire obligatoire en 1997, seule une version volontaire à visée professionnelle existe en France. Environ 1.000 jeunes y participent chaque année dans le cadre d’un dispositif d’insertion sociale. Le projet évoqué par le président français, dévoilé le 13 juillet, viserait une toute autre ambition : renforcer la cohésion nationale et constituer un réservoir mobilisable à tout moment.
« Il faut une nation capable de tenir, d’être mobilisée », a déclaré Emmanuel Macron tout en promettant de détailler ses décisions à l’automne. La revue nationale stratégique publiée le 14 juillet confirme cette orientation. Ce service rénové pourrait offrir une « formation militaire socle » qui déboucherait sur un engagement éventuel.
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Le général Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de Terre, voit dans cette réforme une réponse à la nécessité de disposer d’une « armée mixte » (réservistes et volontaires). Il rappelle que « ce sont les nations qui gagnent les guerres », et souligne l’importance de l’implication citoyenne. L’objectif affiché est de porter les effectifs de l’armée d’active à 210.000 et les réserves à 80.000 d’ici 2030.
Cependant, cette idée suscite des interrogations. Pour la sociologue Bénédicte Chéron, spécialiste des relations armée-société, un tel dispositif ne garantit ni la cohésion sociale ni un renforcement automatique des effectifs. Elle juge « fausse » l’idée que le volontariat pourrait infléchir les tendances sociétales lourdes, et s’interroge sur la capacité réelle d’un tel service à attirer un public large.
À ce jour, les modalités exactes (durée, encadrement, coût) restent floues. Plusieurs hypothèses circulent, avec un volume annuel variant de 10.000 à 50.000 jeunes. Ces arbitrages seront rendus à l’automne, en parallèle des réflexions sur l’avenir du Service national universel (SNU), autre dispositif phare mais encore balbutiant.
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