mercredi 30 avril 2025

Guinée : Suspension des missions à l’étranger pour les membres du gouvernement jusqu’à fin 2024, une mesure critiquée

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En exécution d’une directive du Président de la République, le Général Mamadi Doumbouya, relayée par le Premier ministre, le gouvernement guinéen a annoncé la suspension immédiate de toutes les missions à l’étranger pour les membres de l’exécutif.

Cette mesure, effective à partir du 10 octobre 2024 et valable jusqu’au 31 décembre 2024, a été communiquée via un courrier officiel.

Selon le ministre secrétaire général du gouvernement, tous les ministres actuellement en mission à l’étranger sont tenus de rentrer immédiatement et de cesser toute activité à l’extérieur du pays.

De plus, il est stipulé qu’aucun membre du gouvernement présent sur le territoire national ne pourra quitter le pays durant cette période, sauf autorisation exceptionnelle du chef de l’État.

Pour assurer la représentation gouvernementale à l’international, les secrétaires généraux des ministères et les ambassadeurs seront chargés de prendre le relais.

Cette décision vise, selon les autorités, à renforcer la présence et la coordination au sein du gouvernement en cette période jugée cruciale.

Toutefois, cette mesure ne fait pas l’unanimité et suscite des critiques au sein de l’opinion publique.

Pour de nombreux observateurs, il ne s’agirait que d’une manœuvre de communication destinée à masquer les difficultés profondes de la gouvernance du pays depuis le coup d’État de 2021 qui a renversé l’ancien président Alpha Condé.

Les critiques pointent du doigt une administration sans repère, marquée par des incohérences et des décisions souvent prises sans concertation.

Selon eux, la suspension des déplacements à l’étranger est un geste symbolique qui ne s’attaque pas aux véritables problèmes de fond, tels que la mauvaise gestion des ressources publiques, le manque de vision à long terme, et l’absence de réformes structurelles pour relancer l’économie et stabiliser le pays.

Certains qualifient cette décision de « saupoudrage », estimant qu’elle ne résoudra pas les crises politiques et économiques qui secouent la Guinée depuis le coup d’État.

Pour ces détracteurs, la priorité devrait être de redresser la gouvernance nationale en renforçant les institutions, en luttant contre la corruption et en rétablissant un dialogue inclusif avec toutes les forces vives du pays, plutôt que d’imposer des restrictions temporaires qui, selon eux, ne feront que retarder l’inévitable nécessité de réformes profondes.

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