À moins d’un mois du référendum constitutionnel du 21 septembre, la junte au pouvoir en Guinée consolide méthodiquement son emprise. Officiellement, le pays n’est plus en « transition » mais en « refondation », un glissement sémantique qui accompagne un projet de Constitution qui ouvre la voie du pouvoir suprême au général Mamadi Doumbouya, auteur du coup d’État du 5 septembre 2021.
Le texte soumis aux électeurs introduit deux conditions inédites d’éligibilité à la présidence, avoir moins de 80 ans et résider en Guinée. Une double clause qui écarte de facto l’ancien président Alpha Condé, l’ex-Premier ministre Sidya Touré et le chef de file de l’opposition Cellou Dalein Diallo, aujourd’hui en exil. Autre changement majeur, la suppression de l’interdiction faite aux membres de la junte de briguer la magistrature suprême.
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Parallèlement, les autorités multiplient les mesures coercitives. Trois grands partis d’opposition, dont l’UFDG et le RPG, ont été suspendus pendant trois mois, au prétexte de l’interdiction officielle des manifestations. Cette décision, qui neutralise les mobilisations prévues dès le 5 septembre, réflète une stratégie assumée, celle d’affaiblir les rivaux et diviser leurs bases militantes.
Un autre sujet entache ce processus : la disparition non élucidée d’activistes tels que Foniké Mengué et Mamadou Billo Bah. Quatorze mois après leur enlèvement, aucune explication n’a été fournie. Les hypothèses vont d’une détention secrète à une issue tragique. « Quelle que soit la vérité, la responsabilité de l’exécutif est directement engagée », souligne l’analyste François Soudan sur RFI.
Le référendum du 21 septembre apparaît désormais moins comme un vote populaire que comme un plébiscite orchestré, destiné à baliser la route présidentielle du général Doumbouya.
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