En Île Maurice, le gouvernement fait face à une vive polémique après l’annonce du report progressif de l’âge d’accès à la pension de vieillesse de 60 à 65 ans. Depuis 1958, cette allocation universelle et sans conditions, octroyée dès 60 ans, constitue une tradition sociale essentielle sur l’île.
Actuellement fixée à 15 000 roupies (près de 290 euros), la pension de vieillesse équivaut à environ 75% du salaire minimum. Cependant, son poids financier est désormais colossal. Les pensions absorbent 26% du budget national, soit autant que les dépenses combinées pour l’éducation, la santé et le logement.
Pour l’exercice budgétaire 2024-2025, ce poste de dépense a atteint 65,38 milliards de roupies (1,25 milliard d’euros). En seulement 14 ans, les coûts ont explosé de 828%. Cette pression budgétaire, associée au vieillissement rapide de la population et au recul de la natalité, pousse le gouvernement à réformer ce système, qualifié de « vital » par le Premier ministre Navin Ramgoolam.
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Le report progressif sur cinq ans de l’âge d’éligibilité est présenté comme une nécessité pour contenir l’endettement public, qui pourrait atteindre 90% du PIB à court terme. Néanmoins, syndicats et organisations de la société civile dénoncent une décision brutale et mal préparée, qui affectera des milliers de citoyens.
Des manifestations sont prévues ce samedi 21 juin dans plusieurs villes, où les opposants comptent exprimer leur mécontentement. Ils jugent la réforme injuste, notamment pour les travailleurs les plus modestes, pour qui cette pension représente un filet de sécurité vital.
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