lundi 23 juin 2025

La CEDEAO sous pression : résister à la fragmentation, renforcer la sécurité

Partager

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a tenu sa 67e session ordinaire des chefs d’État et de gouvernement dans un contexte marqué par de vives tensions régionales, des menaces sécuritaires persistantes et une volonté réaffirmée d’intégration. Présidé par le Nigérian Bola Ahmed Tinubu, le sommet a rassemblé les dirigeants ou représentants de douze pays membres.

Un message d’unité face aux fractures régionales

Alors que le retrait annoncé du Burkina Faso, du Mali et du Niger continue de fragiliser l’organisation, les dirigeants ouest-africains ont opté pour une approche diplomatique. Un négociateur en chef, appuyé par une troïka ministérielle et la Commission de la CEDEAO, aura pour mission de conduire les pourparlers pour un retrait ordonné et préserver les acquis communautaires. Une séparation « sans heurts » est recherchée, mais l’esprit de la CEDEAO semble mis à rude épreuve.

Sécurité : des engagements concrets contre le terrorisme

Le terrorisme reste une menace majeure, notamment dans les pays côtiers comme le Bénin et le Togo, récemment touchés. La CEDEAO condamne ces attaques et presse pour l’activation rapide de sa force régionale de lutte contre le terrorisme. Les États membres sont appelés à contribuer au financement de cette force, pendant que des aides matérielles et humanitaires d’urgence sont promises aux pays les plus exposés.

LIRE AUSSI : Afrique de l’Ouest : et si le salut de la CEDEAO venait du couple Bénin-Nigeria ?

Transitions politiques : des avancées sous haute surveillance

Le sommet a salué les avancées en Guinée, où un référendum constitutionnel est prévu pour septembre et des élections d’ici la fin de l’année. En Guinée-Bissau et en Côte d’Ivoire, les échéances électorales à venir sont également scrutées de près. La Commission a reçu mandat de déployer des missions d’évaluation préélectorales et d’accompagnement technique pour garantir des processus crédibles et inclusifs.

Économie et intégration : entre optimisme et résilience

Sur le plan économique, les perspectives sont jugées « encourageantes », mais la Conférence appelle à renforcer la mobilisation des ressources internes et la discipline budgétaire. L’harmonisation des politiques monétaires et la mise en œuvre du Système interconnecté de gestion des marchandises en transit (SIGMAT) sont considérées comme des leviers essentiels d’une intégration régionale plus efficace.

Relocalisation d’institutions et hommage aux leaders

Conséquence du retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger, certaines agences de la CEDEAO seront relocalisées dans d’autres pays membres. Ainsi, le Centre régional de santé animale s’installera en Guinée-Bissau, et le Centre de développement de la jeunesse et des sports sera transféré au Liberia. Le siège de l’Organisation ouest-africaine de la santé reste à déterminer.

Le sommet a aussi marqué la fin du mandat de Bola Ahmed Tinubu à la tête de la Conférence. Il est remplacé par le Président sierra-léonais Julius Maada Bio, élu pour un an. John Dramani Mahama (Ghana) et Joseph Boakai (Liberia) ont également été félicités pour leur récente accession à la présidence de leurs pays.

La CEDEAO, à travers ce sommet, tente de maintenir le cap de l’unité et de la 
coopération, dans une région ouest-africaine traversée par les incertitudes. 
Si les intentions sont fermes, leur concrétisation dépendra, plus que jamais,
de la volonté politique des États membres et de leur capacité à faire front 
commun face aux défis sécuritaires et économiques.

Suivez-nous sur Nasuba Infos via notre canal WhatsApp. Cliquez ici. 

Views: 3

Plus d'actualités

Articles Populaires

You cannot copy content of this page