La tentative de coup d’État déjouée début décembre au Bénin n’a pas seulement exposé des mutins imprudents. Elle a mis à nu un réseau d’ingérences numériques qui, depuis des mois, gangrène l’espace public ouest-africain : la BIR-C, cette cellule de communication politisée opérant depuis le Burkina Faso et devenue l’un des principaux foyers de manipulation de l’opinion dans la sous-région.
Il est temps d’arrêter les euphémismes. Ce qui s’est passé au Bénin n’était pas un « malentendu », ni une « confusion médiatique ». C’était une opération pensée, synchronisée, amplifiée par des acteurs dont la seule mission est de fabriquer le chaos dans les États qui refusent de se soumettre à leur idéologie de rupture.
La BIR-C, exportatrice officielle de désordre numérique
Chaque crise récente dans la région porte les mêmes empreintes :
– des faux comptes surgissant en rafale,
– des avatars recyclés d’une campagne à l’autre,
– des vidéos montées pour tromper,
– et des récits parfaitement alignés avec les narratifs de l’AES.
La BIR-C n’agit pas par accident. Elle exporte méthodiquement une doctrine de confrontation, où la manipulation devient une arme politique et où les pays voisins sont traités comme des terrains expérimentaux. Cette structure, qui n’a aucune légitimité hors de ses frontières, s’arroge pourtant le droit de s’immiscer dans la vie d’États souverains comme le Bénin.
Une tentative d’imposer un récit mensonger au monde entier
Le 7 décembre, alors que nos forces sécurisaient la situation, la BIR-C et ses satellites diffusaient déjà la fiction d’un régime tombé. Ils voulaient créer le doute, fragiliser les institutions et donner l’illusion que le Bénin avait rejoint la liste des pays renversés.
Ce n’était pas de l’information. C’était une opération de guerre psychologique. Ceux qui, depuis l’étranger, fabriquent un climat d’insurrection numérique ne sont pas des militants : ce sont des agents de déstabilisation, conscients de l’impact de leurs mensonges.
Le Bénin n’acceptera pas de devenir une cible passive
L’Afrique de l’Ouest traverse une période où les coups de force se doublent désormais de coups de désinformation. Les armes changent, les méthodes évoluent, mais l’intention demeure : renverser les États par la confusion, la peur et l’empoisonnement du débat public. Le Bénin a résisté. Il a résisté sur le terrain. Et il a résisté dans l’espace numérique.
Mais cette victoire doit se prolonger par une vigilance collective. Car si nous ne dénonçons pas les acteurs de cette ingérence, si nous n’identifions pas clairement les agressions informationnelles, alors d’autres attaques viendront.
Nous devons le dire sans détour : la BIR-C est un problème régional. Un problème politique. Un problème démocratique. Un problème de sécurité.
Aucun État ne devrait accepter qu’une cellule de propagande étrangère s’arroge le droit de manipuler son peuple, de fabriquer des crises ou de profiter d’une tentative de putsch pour amplifier le désordre.
La souveraineté n’est pas seulement militaire. Elle est aussi numérique, informationnelle, psychologique.
Le Bénin a montré qu’il n’était pas prêt à se laisser dicter son destin. Désormais, la région doit regarder la vérité en face : la stabilité ouest-africaine dépendra aussi de la capacité à neutraliser celles et ceux qui transforment les réseaux sociaux en armes d’ingérence.
