Nouveau coup dur pour la presse malienne. Deux journalistes de l’ORTM, Daouda Koné et son cameraman Salif Sangaré, ont été enlevés par des jihadistes dans le centre du Mali, alors qu’ils effectuaient un déplacement professionnel.
Daouda Koné, nommé en juillet dernier directeur de l’ORTM à Douentza, et son cameraman Salif Sangaré ont été enlevés par des jihadistes alors qu’ils circulaient dans un minibus entre Sévaré et Konna, dans le centre du Mali.
L’attaque s’est produite vers 14 heures, selon des sources locales. Les deux journalistes ont été sélectionnés parmi les passagers avant d’être emmenés vers une destination inconnue, tandis que les autres voyageurs ont été relâchés.
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Sollicitées par RFI, la direction de l’ORTM et la Maison de la presse du Mali ont préféré ne pas commenter l’affaire, afin de ne pas compromettre d’éventuelles négociations. « Nous sommes des cibles partout », a confié un cadre d’une association de journalistes.
Ce nouvel enlèvement s’ajoute à une longue liste de disparitions de journalistes dans la région. Depuis 2020, cinq professionnels des médias maliens ont été enlevés, dont Saleck Ag Jiddou et Moustapha Koné de Radio Coton Ansongo, Sory Koné, Moussa M’Bana Dicko et Hamadoun Nialibouly. Aucun d’entre eux n’a reparu. En 2023, Abdoul Aziz Djibrilla, journaliste à Radio Naata, a été tué lors d’une attaque armée.
Outre les menaces jihadistes, la presse malienne subit aussi des restrictions imposées par les autorités de transition. Les médias critiques à l’égard du pouvoir risquent suspension, intimidation ou poursuites judiciaires, ce qui poussent nombre de journalistes à l’autocensure.
Les organisations internationales, parmi lesquelles Reporters sans frontières (RSF), Amnesty International et la FIDH, dénoncent régulièrement cette double menace (jihadiste et politique) qui met en péril la liberté de la presse au Mali.
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