Au Mali, le chef de la junte, le général Assimi Goïta, a signé un décret publié le 7 mai 2025 portant suspenssion « jusqu’à nouvel ordre pour raison d’ordre public » des activités des partis politiques et des associations à caractère politique sur l’ensemble du territoire national.
La décision, annoncée à la radiotélévision nationale, reflète une volonté de museler davantage les forces d’opposition dans un climat de contestation croissante. En effet, le décret élargit la portée des restrictions aux associations et organisations à caractère politique.
Cette mesure intervient dans un contexte marqué par l’abrogation, le 30 avril, de la loi sur le fonctionnement des partis politiques. Cette décision, interprétée par des juristes comme une étape vers leur dissolution, a suscité la formation d’une coalition d’une centaine de partis politiques.
Ces derniers réclament la fin de la transition militaire d’ici le 31 décembre 2025 et exigent un calendrier clair pour un retour à l’ordre constitutionnel. Par ailleurs, une manifestation organisée à Bamako le 3 mai par cette coalition a rassemblé plusieurs centaines de personnes, un acte de défi notable contre le gouvernement militaire.
LIRE AUSSI : Mali : cinq ans renouvelables pour Assimi Goïta à la tête de l’État
Rappelons que depuis les deux coups d’État successifs de 2020 et 2021, les militaires au pouvoir ont imposé une gouvernance autoritaire et limite progressivement les libertés politiques et civiles. En 2024, une suspension similaire des activités des partis politiques avait déjà été décrétée pendant trois mois, établissant un précédent inquiétant pour la démocratie malienne.
Cette nouvelle suspension reflète l’hostilité des autorités militaires envers toute opposition structurée et compromet davantage les perspectives d’un dialogue inclusif pour une transition pacifique.
Alors que la pression internationale s’intensifie pour un retour à un régime civil, cette décision risque d’amplifier les tensions internes et de renforcer la mobilisation des forces d’opposition. La stabilité du Mali, pays clé dans la lutte contre l’insécurité au Sahel, dépendra de la capacité des autorités à trouver un compromis avec les acteurs politiques et sociaux pour sortir de cette impasse.
Suivez-nous sur Nasuba Infos via notre canal WhatsApp. Cliquez ici.
Views: 5