L’imam Mahmoud Dicko a lancé un appel aux Maliens à « se lever pour la paix » dans une vidéo diffusée lundi 22 décembre sur les réseaux sociaux. Ce message arrive au moment du sommet des chefs d’État de l’Alliance des États du Sahel (AES), tandis que l’ancien président du Haut Conseil islamique du Mali confirme sa participation à la nouvelle Coalition des forces pour la République (CFR), qui cherche à renverser le régime de transition.
Après l’arrivée du général nigérien Abdourahamane Tiani lundi, le capitaine burkinabè Ibrahim Traoré a atterri à Bamako mardi matin. Il a été accueilli par le président malien de transition, le général Assimi Goïta, en exercice à la tête de la Confédération de l’AES. Le programme du sommet a été resserré sur une journée suite à des retards et reports inexpliqués lors du premier « collège des chefs d’État ».
Les trois dirigeants militaires se sont rendus au siège de la future télévision AES, destinée à diffuser le discours officiel de l’Alliance et « contrer la campagne de désinformation visant à déstabiliser nos États », selon Assimi Goïta. Ils ont ensuite visité la Banque confédérale pour l’investissement et le développement, qui financera des projets d’infrastructure à partir de 2026, avant de rejoindre le Centre international de conférences de Bamako pour l’ouverture des travaux.
Lors de son allocution lundi soir, Assimi Goïta a dressé un premier bilan portant sur la protection des ressources naturelles, la diplomatie commune et les « avancées majeures en matière de sécurité » face aux groupes terroristes. « Aujourd’hui, nous sommes libres d’aller où nous voulons », a-t-il assuré.
C’est dans ce contexte que l’imam Dicko a pris la parole. Dans des messages vidéo en peul et bambara, il a confirmé son rôle au sein de la CFR, mouvement de résistance pacifique lancé début décembre par l’universitaire Étienne Fakaba Sissoko, aujourd’hui en exil. L’imam, « référent républicain » de la coalition, vit en Algérie depuis décembre 2023 et rappelle que les autorités de transition l’empêchent de revenir au Mali. Plusieurs de ses partisans sont actuellement emprisonnés.
« Levez-vous, réunissons-nous », a-t-il exhorté, « non pas pour violenter, mais pour que la situation actuelle cesse. Tout le monde souffre. On ne peut pas vivre dans un pays où plus personne ne peut parler ». Il appelle au dialogue pour « un pays en paix », en adressant un message particulier aux Peuls du Mali et d’ailleurs, souvent visés à la fois par les campagnes de recrutement jihadistes et par les opérations militaires.
Depuis le lancement de la CFR, plusieurs figures politiques et de la société civile, dont l’ancien ministre Housseini Amion Guindo, ont annoncé leur ralliement, tandis que d’autres attendaient la prise de parole publique de l’imam pour officialiser leur soutien.
Suivez-nous sur Nasuba Infos via notre canal WhatsApp. Cliquez ici.
