À Téra, ville militaire stratégique située à moins de 200 kilomètres de Niamey, les soldats de la compagnie mobile de contrôle des frontières ont refusé d’exécuter un ordre ce mercredi. Il s’agissait de sécuriser un convoi de ravitaillement venant de Dori, au Burkina Faso, à destination de la capitale nigérienne.
Les militaires de Téra, éprouvés par la mort de 71 camarades lors d’une attaque meurtrière à Banibangou, revendiquent des améliorations. Parmi leurs exigences : un armement adapté, des renseignements fiables, des salaires réguliers, ainsi qu’un approvisionnement suffisant en munitions.
Cette mutinerie survient dans un contexte de défiance croissante. La veille, les soldats du 13e bataillon interarmes de Filingué, situé à 180 km au nord de Niamey, avaient également refusé une mission à Banibangou sans moyens renforcés, notamment un appui aérien.
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Le refus des troupes à Téra a pris une tournure grave. Le lieutenant-colonel Massaoudou Dari Mossi, commandant de la compagnie, s’est opposé à leurs revendications, mais a été séquestré et violemment agressé par ses propres hommes. Blessé, il a d’abord été transféré à Niamey pour des soins, avant d’être évacué en Turquie en raison de la gravité de ses blessures.
Ces événements révèlent une crise profonde au sein de l’armée nigérienne, mise à rude épreuve par l’insécurité croissante engendrée par les activités des groupes terroristes dans la région. Les soldats, confrontés à des pertes humaines élevées et à des ressources insuffisantes, dénoncent un soutien qu’ils jugent largement défaillant.
Cette mutinerie soulève des questions sur la gestion des forces armées nigériennes et la capacité du gouvernement à répondre à leurs besoins alors que le pays lutte pour contenir la menace terroriste.
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