Au Niger, les autorités militaires viennent de suspendre les activités de plusieurs centaines d’ONG et d’associations de développement. Le ministère de l’Intérieur reproche à ces organisations de ne pas avoir publié leurs états financiers 2024 au Journal officiel, comme l’exige la nouvelle réglementation imposée par la junte. Seule une centaine d’ONG, sur plus de 4 000 recensées dans le pays, reçoit l’autorisation de poursuivre ses activités.
Cette décision s’inscrit dans la ligne annoncée fin janvier par le ministre de l’Intérieur, le général Mohamed Toumba. Il affirmait alors vouloir renforcer l’encadrement des ONG, accusées par la junte de manquer de transparence et, pour certaines, d’entretenir des liens suspects avec des groupes terroristes. Le Niger recense 4 122 ONG et associations, don’t 332 internationales. Ensemble, elles ont mobilisé plus de 250 milliards de F CFA en 2024.
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Les organisations suspendues disposent d’un délai de 60 jours pour se mettre en conformité. Le ministère ne précise pas le nombre d’ONG internationales concernées. Plusieurs structures, locales comme étrangères, avaient déjà subi des interdictions depuis l’arrivée au pouvoir du général Abdourahamane Tiani.
La rhétorique se durcit également sur le front diplomatique. Le chef de la junte accuse de nouveau la France de tenter de « déstabiliser » le Niger, engagée dans une lutte persistante contre les groupes jihadistes. « Cette guerre que nous menons est une guerre totale, voulue par la France et son chef, Emmanuel Macron », a lancé le général Tiani devant des soldats déployés dans la région de Diffa, zone en proie à l’insécurité liée à Boko Haram et à l’Iswap.
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