(Par un citoyen nigérien). Depuis le coup d’État d’août 2023, le Général Tiani, autoproclamé chef de l’État, s’efforce de convaincre les Nigériens de la légitimité de son pouvoir et de ses actions. Mais pour beaucoup, ses discours suscitent plus de questions que de réponses. Parmi ces voix, celle d’Issa Zourkaleini, étudiant à l’Université Abdou Moumouni de Niamey, interpelle par sa lucidité.
Dans une publication récente, Issa s’interroge sur les contradictions flagrantes des déclarations et des actions du régime. Il nous offre une analyse simple mais percutante qui reflète les préoccupations profondes d’une jeunesse désabusée.
Une menace terroriste ignorée par le pouvoir
Issa commence par une observation troublante : le Général Tiani affirme avoir identifié une base terroriste sur le sol nigérien, destinée à former 400 terroristes d’ici la fin de l’année. Pourtant, aucune action concrète n’a été prise contre cette menace. « Si le Chef Suprême de notre armée sait que cette base existe, pourquoi ne l’attaque-t-il pas ? » demande l’étudiant, exprimant l’incompréhension générale face à l’inaction du régime.
Ce silence stratégique interroge. S’agit-il d’une incapacité militaire ou d’une instrumentalisation de la peur pour justifier l’autoritarisme ?
Des services de renseignement au service du pouvoir, pas du peuple
Un autre point soulevé concerne l’efficacité sélective des services de renseignement nigériens. Selon Issa, ces derniers semblent exceller dans le suivi des actions diplomatiques de Bola Tinubu, président du Nigéria, mais échouent à prévenir les attaques terroristes qui endeuillent quotidiennement les familles nigériennes. Cette dichotomie est non seulement inquiétante mais aussi révélatrice d’un détournement des priorités nationales.
LIRE AUSSI : Abuja répond à Niamey : « Des allégations imaginaires et subversives »
Fake news comme politique d’État ?
Issa relève également un phénomène troublant : les déclarations officielles de Tiani s’apparentent parfois à des reprises de rumeurs diffusées sur les réseaux sociaux. « La DGDSE collecte-t-elle des fake news sur Facebook pour les transmettre au Président ? » ironise l’étudiant. Cette confusion entre faits et propagande mine la crédibilité du régime et alimente la méfiance populaire.
Les vrais problèmes oubliés
Enfin, l’étudiant pointe du doigt l’absence totale de réponses concrètes aux préoccupations quotidiennes des Nigériens :
• Fermeture de la frontière avec le Bénin : un asphyxie économique pour les commerçants.
• Vie chère et insécurité : des fléaux qui continuent d’accabler les populations sans réaction notable.
• Unité nationale et justice sociale : des impératifs sacrifiés sur l’autel de la lutte contre un « ennemi extérieur ».
Issa exprime avec force ce que beaucoup ressentent : un profond décalage entre les priorités du régime et celles du peuple.
Une jeunesse en quête de réponses
Le courage de cet étudiant est un rappel que les Nigériens, et en particulier la jeunesse, ne resteront pas silencieux face aux incohérences et à l’inaction de leurs dirigeants. Son message est clair : les Nigériens méritent mieux que des discours creux et des promesses sans lendemain.
Dans une période où le pays traverse une crise existentielle, les questions d’Issa résonnent comme un appel à la lucidité, à l’action et, surtout, à la responsabilité. Le régime de Tiani écoutera-t-il enfin les clameurs du peuple ? Ou continuera-t-il à se perdre dans des arguties et des justifications vides ?
L’avenir du Niger dépend de ces réponses.
Views: 1092
