À Kinshasa, les élèves ont rangé leurs cartables sans l’habituelle fierté d’un bulletin en main. Dans plusieurs écoles publiques, la fin de l’année scolaire s’est achevée sans ce document essentiel.
Christine Bijika, mère de deux enfants, ne cache pas sa frustration. « En tant que parent, c’est choquant. On fait tant de sacrifices pour qu’au final, nos enfants rentrent à la maison les mains vides. Le bulletin, ce n’est pas juste un papier, c’est une reconnaissance, une preuve de l’année écoulée », affirme-t-elle.
Le silence des autorités éducatives n’a fait qu’attiser la colère. À Bunia, dans l’Ituri, certaines écoles ont décidé de réagir en imprimant leurs propres bulletins. Mais l’initiative reste bancale. « Ce ne sont que des bouts de papier sans valeur », déplore David Mputu, père de famille. « Et demain, si mon fils veut changer d’école ou aller à l’étranger, avec quoi va-t-il prouver son niveau ? ».
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La confusion atteint son paroxysme à Goma, où le M23, groupe rebelle qui contrôle certaines zones de l’est du pays, a distribué ses propres bulletins, moyennant 1 000 francs congolais par élève.
Un geste qui choque autant qu’il inquiète. Un parent confie anonymement en ces termes : « L’État risque de ne pas reconnaître ces bulletins. Et si les rebelles partent demain ? Que va-t-il rester à nos enfants ? ».
Trois villes, trois réalités. Mais une même incertitude. Derrière ces feuilles manquantes, ce sont des destins suspendus, des projets d’avenir fragilisés. Alors que les examens d’État ont été assurés même dans les zones de conflit, les parents congolais s’interrogent : pourquoi l’État n’a-t-il pas su garantir l’élémentaire, un simple bulletin ?
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