En République démocratique du Congo, les écoles gérées par l’Église catholique ont décidé de ne pas appliquer la circulaire du ministère de l’Éducation qui autorise la poursuite de la scolarité pour les jeunes filles enceintes ou devenues mères.
La décision a été rendue publique dans un courrier signé par le coordonnateur national des écoles catholiques, adressé ce mercredi à tous les délégués de l’Église à travers le pays.
Ce dernier s’appuie sur l’article 15 de la convention qui encadre le fonctionnement de ces établissements, lequel insiste sur « la moralité et la discipline de l’élève en matière de mœurs ».
Dans cette logique, accueillir une mère-fille serait, selon lui, contraire aux principes de l’enseignement catholique. Il recommande donc, en cas de situation similaire, un transfert vers une école publique.
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Cette décision entre en contradiction avec la Constitution congolaise, qui garantit un accès égal à l’éducation pour tous, sans distinction. Aucune disposition légale en vigueur ne prévoit l’exclusion des élèves enceintes ni ne restreint leur droit à l’éducation.
La circulaire ministérielle visait d’ailleurs à réaffirmer ce principe, afin de lutter contre les discriminations dans le système éducatif.
Dans les faits, de nombreuses jeunes filles enceintes ou mères précoces sont contraintes d’abandonner les cours, souvent dans un contexte de stigmatisation. Certaines ont été victimes de violences sexuelles, mais sont tout de même écartées de leur établissement.
La prise de position de l’Église catholique relance le débat sur les droits des jeunes filles et le rôle des institutions religieuses dans l’éducation. Elle réflète les tensions entre normes religieuses et cadre juridique national, dans un pays où l’accès à l’éducation reste un défi majeur.
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