Au Soudan, les Forces de soutien rapide (FSR) ont de nouveau frappé ce 1er mai 2025, la capitale soudanaise (Khartoum) en bombardant le palais présidentiel. Cette attaque est la deuxième frappe en l’espace d’une semaine et intervient alors que l’armée soudanaise, ayant repris plusieurs positions stratégiques à la fin mars 2025, lutte toujours pour expulser les paramilitaires de la capitale.
Selon une source militaire, les FSR ont utilisé de l’artillerie à longue portée depuis al-Salha, située au sud d’Omdurman, ville jumelle de Khartoum.
Aucun bilan de victimes n’a été rapporté dans l’immédiat. Toutefois, cette nouvelle escalade témoigne de la persistance de la guerre civile qui oppose depuis deux ans l’armée de la république dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane aux FSR menées par Mohamed Hamdane Daglo, ancien adjoint du général. Cette guerre a plongé le pays dans le chaos et l’horreur, avec des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés.
Le Soudan, en guerre depuis avril 2023, a vu l’armée se replier vers l’est après le début du conflit, déplaçant son gouvernement à Port-Soudan, sur la mer Rouge. Toutefois, après avoir récupéré le palais présidentiel, l’aéroport et plusieurs autres zones clés de la capitale, l’armée semble avoir stabilisé sa position au centre de Khartoum, bien que des poches de résistance subsistent dans le sud et l’ouest d’Omdurman.
En revanche, les paramilitaires continuent de renforcer leur emprise sur le Darfour, une région occidentale en proie à des violences intenses.
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Le mois dernier, les FSR ont intensifié leurs attaques sur la capitale du Darfour-Nord, El-Facher, et les camps de réfugiés environnants. Le camp de Zamzam qui abrite auparavant près d’un million de personnes, a été attaqué, forçant des milliers de civils à fuir. Le jeudi 1er mai, les paramilitaires ont revendiqué la prise d’En Nahud, un poste situé à 400 km d’El-Facher, un corridor qui permettait à l’armée de faire parvenir des renforts dans la région.
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme, Volker Türk, a dénoncé l’ampleur de l’horreur, parlant de « vidéos horribles » montrant des exécutions sommaires de civils, notamment dans le sud d’Omdurman. Le bilan humain de cette guerre est catastrophique, avec plus de 542 civils tués au Darfour-Nord au cours des trois dernières semaines, un nombre probablement bien plus élevé selon l’ONU.
La guerre a déjà fait des dizaines de milliers de morts et déraciné plus de 13 millions de Soudanais, avec des conséquences humanitaires dramatiques. Des atrocités commises des deux côtés ont également été signalées, alimentant des accusations de nettoyage ethnique au Darfour.
Avec la déclaration de Daglo en avril 2025 de la formation d’un gouvernement rival parallèle, la crise semble loin de trouver une issue. Le Soudan est désormais un pays divisé, avec l’armée contrôlant le centre, l’est et le nord, tandis que les paramilitaires dominent le Darfour et certaines zones du sud.
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