dimanche 16 novembre 2025

Talon vs Yayi : deux visions du pouvoir, l’un s’efface avec calme, l’autre refuse de quitter la scène

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Au Bénin, la disqualification du parti Les Démocrates (LD) à la présidentielle de 2026 offre un contraste politique net. Patrice Talon prépare sa sortie dans le calme et la continuité républicaine ; Boni Yayi, lui, persiste dans la contestation et les prises de parole. Deux attitudes, deux fins de parcours. L’un choisit une sortie ordonnée, l’autre refuse d’abaisser le rideau.

Talon, le président qui prépare sa fin de mandat

Dans son entretien du 4 novembre 2025, diffusé sur plusieurs chaînes nationales, le chef de l’État a surpris par sa sérénité. « Je suis malheureux que Les Démocrates ne puissent pas se présenter », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Nous devons arrêter cette guéguerre permanente ».

Il a également laissé entendre que la fin de son mandat coïnciderait avec celle de sa carrière politique. Talon s’imagine “au village”, retrouvant une vie simple, loin du tumulte politique. Dans un pays fatigué par les crises et les querelles, son détachement résonne et traduit une volonté d’apaisement.

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Yayi, la parole sans relais

À l’inverse, Boni Yayi multiplie les interventions médiatiques, dénonce “l’exclusion” de son parti et une supposée “confiscation de la démocratie”. Mais son parti se retrouve divisé en raison du retrait du parrainage de Michel Sodjinou, de l’échec du duo Agbodjo-Lodjou, des recours rejetés et de la démission de six députés. Patrick Djivo parle d’auto-sabotage ; Midofi Antonin Hounga reconnaît un mauvais choix de candidat.

Dans ce contexte, la rhétorique de Boni Yayi perd de son impact. Le parri Les Démocrates ne mobilise plus, et la scène médiatique reste son dernier espace d’influence.

Talon, le temps de la stabilité

A l’inverse, en maintenant une communication mesurée, Patrice Talon se positionne comme garant de la stabilité institutionnelle. Son refus de s’accrocher au pouvoir, sa promesse de quitter la politique après 2026 et son appel à une démocratie apaisée répondent aux attentes d’une population en quête de sérénité.

Alors que Boni Yayi entretient la tension, Talon la désamorce. Le véritable enjeu pour 2026 n’est plus la victoire électorale, mais la manière de quitter le pouvoir sans crispation, un test de maturité démocratique.

Au-delà de la présidentielle, cette posture ouvre la voie à la réflexion sur un Conseil des sages ou un organe consultatif, un cadre symbolique pour préserver la parole des anciens dirigeants sans influence partisane excessive.

En filigrane, le duel Talon-Yayi révèle deux rapports au pouvoir, l’un orienté vers la sortie, l’autre prisonnier du retour. Les Béninois semblent avoir fait leur choix, préférant la stabilité, le sérieux et moins de spectacle. Talon l’a compris, Yayi, pas encore.

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