samedi 15 novembre 2025

Tanzanie : les petites entreprises désormais interdites aux étrangers

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Le gouvernement tanzanien a annoncé une nouvelle réglementation. Désormais les ressortissants étrangers sont interdits d’exercer dans plusieurs secteurs à petite échelle. Une décision souveraine saluée dans le pays, mais vivement critiquée par le Kenya, son partenaire commercial régional.

Le texte, entré en vigueur en juillet 2025, exclut les étrangers de quinze secteurs d’activités économiques, parmi lesquels : les services de transfert d’argent mobile, les guides touristiques, les salons de coiffure, l’exploitation minière artisanale, l’achat de récoltes agricoles auprès des producteurs, la vente d’artisanat, ou encore la création de médias locaux comme les radios et télévisions communautaires.

Le ministre du Commerce, Selemani Jafo, a défendu la mesure en ces termes. « Trop d’étrangers occupent désormais des segments du marché que les Tanzaniens peuvent maîtriser et développer. Notre responsabilité est de protéger l’économie locale et de garantir que les bénéfices des activités économiques profitent en priorité à nos concitoyens », a-t-il déclaré.

Il a également affirmé que cette démarche s’inscrit dans une volonté de structurer le secteur informel et de favoriser l’emploi national.

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Cette décision s’inscrit dans un climat de méfiance croissante vis-à-vis de la présence étrangère dans l’économie informelle, en particulier celle d’acteurs chinois souvent accusés de concurrence déloyale par les commerçants tanzaniens. De nombreux citoyens ont salué la réforme comme une réponse courageuse à un déséquilibre perçu dans l’accès aux opportunités économiques.

Mais au-delà des frontières, la directive fait déjà des vagues. Le Kenya, frontalier et membre de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), s’est dit préoccupé par cette restriction. De nombreux entrepreneurs kenyans sont actifs en Tanzanie dans les secteurs désormais interdits. Nairobi appelle au respect des accords de libre circulation des biens, des personnes et des services signés dans le cadre de l’intégration régionale.

Des voix s’élèvent également pour rappeler que cette politique pourrait entraîner des mesures de réciprocité, voire fragiliser les liens économiques régionaux. Des discussions diplomatiques sont attendues dans les prochains jours pour éviter une escalade.

Si le gouvernement tanzanien assure que la mesure ne remet pas en cause les investissements étrangers structurants, les observateurs pointent une volonté protectionniste, à rebours de la dynamique d’intégration régionale.

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