À la suite de la tentative de coup d’État survenue au Bénin le dimanche 7 décembre 2025, et de l’intervention rapide du Nigeria, de la CEDEAO et de la France, les réactions des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) (Mali, Burkina Faso et Niger) restent étonnamment absentes. Officiellement, aucun communiqué n’a été publié par les autorités de ces trois pays, selon Serge Daniel, correspondant de RFI.
Pourtant, sur les réseaux sociaux, la réaction a été immédiate et largement erronée. Des activistes proches des cercles du pouvoir à Bamako, Niamey et Ouagadougou ont affirmé la réussite du putsch, se fiant à leurs souhaits plutôt qu’à la réalité.
Certains annonçaient même l’entrée imminente du Bénin au sein de l’AES. Au Burkina Faso, la désinformation a été particulièrement virulente. Des photos truquées circulaient et prétendent que le président Patrice Talon avait été arrêté. Toutes ces informations se sont avérées fausses.
Selon des sources maliennes et nigériennes proches des militaires au pouvoir, « c’est la France qui a sauvé le Bénin ». Ces propos traduisent une perception critique de l’influence française dans la région. « La France continue à se mêler des affaires africaines », confie un interlocuteur à Bamako, tandis qu’un autre, à Ouagadougou, précise : « Nous, au sein de l’AES, avons rompu les liens avec la France et c’est mieux ainsi ».
Pour rappel, Paris a confirmé hier avoir fourni « un appui » militaire à la demande des autorités béninoises afin de contrer la tentative de coup d’État et de sécuriser les sites stratégiques. Ce soutien s’inscrit dans le cadre d’une coopération bilatérale et a été salué par le gouvernement de Cotonou.
Entre le calme retrouvé dans la capitale béninoise et le dynamisme de ses activités économiques et scolaires dès le lendemain du putsch manqué, le contraste avec la désinformation qui circule dans certains pays voisins est frappant. Si le Nigeria et la CEDEAO ont agi rapidement pour soutenir le Bénin, les pays de l’AES semblent adopter une posture de retrait et de silence.
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