vendredi 21 novembre 2025

Togo : un Français arrêté pour atteinte à la sûreté de l’État

Plus de trois mois après son arrestation lors d’une manifestation à Lomé, le Français Steeve Rouyar, 44 ans, est toujours détenu au Togo. Ses proches dénoncent des conditions de détention « inhumaines » et appellent à sa libération.

D’après les sources, il aurait été interpellé dans la foulée des manifestations du 6 juin contre l’augmentation du prix de l’électricité. Ce mouvement de contestation, qui a touché plusieurs villes togolaises, s’est doublé d’arrestations de voix dissidentes et de l’entrée en vigueur d’une nouvelle Constitution qui offre au président Faure Gnassingbé la possibilité de prolonger un pouvoir exercé depuis vingt ans.

Dans la foulée, une cinquantaine de personnes avaient été interpellées, dont un ressortissant français. Sa famille découvrira par les réseaux sociaux qu’il s’agissait de Steeve Rouyar, expert-comptable installé à Lomé depuis novembre 2024.

Selon une source proche du dossier, le quadragénaire guadeloupéen est poursuivi pour « troubles à l’ordre public aggravés » (qu’il aurait reconnus) et pour « atteinte à la sûreté de l’État », un crime passible de 20 à 30 ans de prison. Les autorités l’accusent d’avoir participé à la fabrication de tracts et d’avoir pris part à un rassemblement non autorisé. Son entourage, lui, affirme ignorer l’ampleur de son implication.

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Militant engagé en France, où il s’était présenté à plusieurs reprises aux législatives sous l’étiquette de gauche radicale, Steeve Rouyar affichait sur ses réseaux sociaux des positions critiques envers Emmanuel Macron, favorables aux juntes malienne et burkinabè, et relayait des messages panafricanistes.

Sa famille décrit des conditions de détention d’inhumaine. « Il est assis dans le noir toute la journée, sans promenade, dormant à même le sol avec onze codétenus », déclare son père, Dominique Rouyar. « Il m’a dit qu’il était très amaigri, je n’ai pas reconnu sa voix », ajoute-t-il.

Contacté, le ministère français des Affaires étrangères n’a pas commenté le dossier.

Pour rappel, les manifestations de juin, réprimées par les forces de sécurité, ont fait au moins sept morts selon l’opposition, cinq selon le parquet. Une source gouvernementale togolaise a affirmé que « l’état de droit est bien respecté » et appelé à « laisser la justice faire son travail ».

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