Ce samedi 17 août 2024 marquera le quatorzième anniversaire de la disparition de Pierre Urbain Dangnivo, ex-cadre du ministère des Finances et membre du Parti social-démocrate (PSD). Cette disparition est survenue dans le contexte de l’affaire ICC-Services, un scandale financier qui a secoué le Bénin.
Contexte et disparition
En février 2010, Pierre Urbain Dangnivo avait révélé des scandales financiers majeurs au Bénin, notamment l’affaire ICC-Services. Le 17 août 2010, après avoir quitté son poste au ministère des Finances, Dangnivo n’est jamais rentré chez lui et a été porté disparu.
Cette disparition a rapidement suscité une onde de choc à travers le pays, avec des manifestations et des appels pressants pour que les autorités retrouvent le disparu et fassent toute la lumière sur cette affaire.
Découverte du cadavre et procès
Le 27 septembre 2010, un corps non identifié a été exhumé d’une fosse dans la maison d’un charlatan nommé Kossi Kodjo Alofa.
Ce dernier a été accusé de l’assassinat de Dangnivo et incarcéré. Le procès d’Alofa et de son présumé complice a débuté en 2015, mais a été marqué par des rebondissements surprenants.
Lors de l’instruction, les accusés avaient initialement reconnu leur implication dans la mort de Dangnivo, mais ont ensuite affirmé que leurs aveux avaient été obtenus sous la torture. Ils ont également accusé plusieurs autorités de leur avoir promis de l’argent en échange de leurs confessions.
En février 2015, l’un des accusés, Alofa Kodjo Kossi, a réussi à s’évader de la prison civile de Missérété. Lors de son arrestation ultérieure au Togo, Kossi a révélé qu’il avait été déposé à la frontière togolaise avec 50 000 FCFA pour faciliter sa fuite.
Suspension du procès
Le procès, qui devait clarifier les circonstances entourant la disparition de Pierre Urbain Dangnivo, a été suspendu après une exception d’inconstitutionnalité soulevée par la partie civile. Depuis, le dossier reste en suspens et n’a pas été rouvert.
En dépit des années qui passent, l’affaire Pierre Urbain Dangnivo reste une plaie ouverte dans la mémoire collective du Bénin.
Le mystère qui entoure sa disparition, les zones d’ombre de l’enquête et la suspension du procès sont autant d’éléments qui appellent à une exigence de vérité.
Il est impératif que la lumière soit faite sur cette affaire, non seulement pour honorer la mémoire de Pierre Urbain Dangnivo, mais aussi pour rétablir la justice et renforcer la confiance des citoyens dans les institutions de notre pays.
La vérité doit enfin se manifester pour que ce chapitre douloureux puisse être refermé avec dignité et justice.
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