Avec le décret n°2025-672 du 29 octobre 2025, le Bénin fait un grand pas dans la mise en œuvre de l’assurance maladie obligatoire. Adoptée récemment en Conseil des ministres, cette réforme, portée de longue date par le président Patrice Talon, concrétise l’ambition d’offrir à chaque citoyen un accès équitable aux soins.
En effet, elle a pour objectif de garantir à l’ensemble des Béninois la possibilité d’accéder aux soins médicaux lorsque cela s’avère nécessaire. C’est dans cette logique que le gouvernement a instauré, dès 2019, l’Assurance pour le renforcement du capital humain (ARCH) qui consacre pour la première fois le droit universel à la santé.
La réforme s’est ensuite consolidée avec la loi n°2020-37 du 3 février 2021, qui rend l’assurance maladie obligatoire pour toute personne résidant sur le territoire. Le décret adopté cette année précise désormais les modalités d’application, notamment la prise en charge partielle ou totale des primes d’assurance par l’État, les établissements publics et les collectivités territoriales.
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Les salariés du public, leurs ayants droit, les étudiants bénéficiaires d’allocations, ainsi que les retraités à faibles revenus sont directement concernés. La phase pilote, lancée il y a plus de deux ans, a permis d’intégrer progressivement les populations en situation de pauvreté. L’État couvre entièrement la prime des « pauvres extrêmes » et assume la moitié de celle des « pauvres non extrêmes ».
L’assurance maladie universelle béninoise se distingue aussi par un panier de soins de base particulièrement complet. Il couvre les consultations courantes, les accouchements, les hospitalisations, les examens médicaux, ainsi qu’un large éventail de pathologies, allant des traumatismes aux fistules obstétricales, en passant par les interventions chirurgicales essentielles.
Les enfants bénéficient d’une attention spécifique, notamment pour les infections respiratoires, urinaires, cutanées ou encore le paludisme.
Le secteur privé est également soumis à l’obligation de souscription, les employeurs devant assurer leurs salariés et leurs familles. Les professions libérales et travailleurs indépendants doivent, eux aussi, souscrire une police d’assurance. Les cotisations restent modérées, les employeurs assument au moins 80 % des frais liés au panier minimum.
Dès la publication du décret au Journal officiel, les employeurs disposent de douze mois pour transmettre à la CNSS les polices souscrites au profit de leurs employés, scellant ainsi l’entrée du pays dans une nouvelle ère de couverture sanitaire universelle.
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