Selon un rapport publié par la revue médicale The Lancet, le cancer du foie connaît une progression inquiétante à travers le monde, notamment dans des pays comme le Kenya.
La pathologie, en nette augmentation, serait dans trois cas sur cinq liée à des facteurs évitables, parmi lesquels l’hépatite B et C, la consommation d’alcool, mais surtout une maladie en pleine expansion : la stéatose hépatique métabolique ou MASLD, intimement liée aux excès de l’alimentation moderne.
Dans les zones rurales et urbaines du Kenya, les habitudes alimentaires évoluent rapidement. Le Dr Ahmed Kalebi, pathologiste de renom, déplore une normalisation inquiétante de régimes composés de produits ultra-transformés, riches en sucres et en graisses.
« La maladie métabolique du foie devient une maladie du pauvre », alerte-t-il avant d’ajouter : « Fanta, Coca et pain deviennent un déjeuner classique, néfaste. On considérait autrefois qu’un ventre rond symbolisait la richesse. Aujourd’hui, c’est le contraire ».
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Cette mutation nutritionnelle ne se limite pas au Kenya. Le phénomène s’étend à l’ensemble du continent africain, souvent en marge des grands débats de santé publique. Pour Julie Norman, politologue associée à l’UCL, l’Afrique est en train de cumuler les fléaux de l’épidémie moderne issues de l’occidentalisation des modes de vie.
Les projections sont inquiétantes. D’ici 2050, le nombre de cas de cancer du foie pourrait grimper de 75 %, passant de 830 000 à 1,52 million par an dans le monde, selon The Lancet. Les décès pourraient, quant à eux, atteindre 1,37 million. Ces chiffres confirment une urgence sanitaire trop peu médiatisée.
Face à ce constat, les experts appellent à une mobilisation immédiate. Il s’agirait notamment de renforcer la vaccination contre l’hépatite B, de mieux informer sur les risques liés à l’alimentation industrielle, de limiter la publicité pour les produits transformés et de valoriser une alimentation locale, équilibrée et accessible.
Plus que jamais, le combat contre le cancer du foie passe par la prévention. Et cette prévention commence… dans nos assiettes.
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