Aminata Coulibaly, 28 ans, n’oubliera jamais la peur qui l’a hantée pendant sa grossesse. Atteinte de drépanocytose, cette Ivoirienne craignait de ne pas survivre pour voir son bébé naître. Comme elle, des milliers de femmes vivent chaque année cette angoisse dans le silence.
Les chiffres sont implacables. Les femmes drépanocytaires ont un risque de mortalité maternelle 4 à 11 fois plus élevé que celles non atteintes. Leurs bébés, eux, courent un danger accru de prématurité, de faible poids ou de mort-né.
Face à cette urgence, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié le 19 juin 2025 ses premières directives mondiales pour accompagner les grossesses des femmes vivant avec la drépanocytose. Une avancée majeure, alors que 80 % des cas mondiaux sont concentrés en Afrique subsaharienne.
La maladie, provoquée par des globules rouges en forme de faucille, entraîne des crises douloureuses et de graves complications. Durant la grossesse, ces effets s’intensifient, et les soins sont souvent inadaptés, notamment dans les pays à faibles ressources. Jusque-là, les protocoles utilisés étaient majoritairement fondés sur des données issues de pays à revenu élevé.
LIRE AUSSI : Côte d’Ivoire : des dizaines de cliniques illégales fermées à Cocody et Bingerville
Désormais, les nouvelles recommandations de l’OMS prônent des soins adaptés, dont une supplémentation ajustée en fer et acide folique, une gestion renforcée de la douleur, la prévention des infections et des caillots, ainsi que des transfusions prophylactiques pour les cas à risque. Une surveillance étroite de la mère et du fœtus est également recommandée.
Pour Fatoumata Diallo, Sénégalaise de 32 ans et mère de deux enfants, chaque grossesse a été un pari sur la vie. « J’ai eu de la chance », confie-t-elle. « Beaucoup de femmes n’ont pas cette option »
Ces directives constituent un espoir, mais les défis restent considérables : manque de financement, données insuffisantes sur la grossesse, et exclusion des femmes enceintes des essais cliniques.
« La maternité ne doit pas être une condamnation à mort », rappelle Aminata. Grâce aux soins spécialisés, elle a pu tenir sa fille dans ses bras. Un symbole d’espoir pour toutes les autres.
Suivez-nous sur Nasuba Infos via notre canal WhatsApp. Cliquez ici.
Views: 0