Donald Trump a annoncé le reclassement de la marijuana parmi les substances addictives considérées comme moins dangereuses, une évolution réglementaire destinée à faciliter la recherche médicale. Présentée comme une réponse aux demandes de patients atteints de douleurs chroniques, cette décision ne modifie toutefois pas le cadre pénal fédéral du cannabis, dont l’usage récréatif demeure interdit au niveau national malgré sa légalisation dans de nombreux États.
« Les gens me suppliaient », a déclaré Donald Trump pour justifier cette mesure, en référence aux sollicitations de patients souffrant de douleurs persistantes. Jeudi 18 décembre, il a officialisé le reclassement de la marijuana parmi les substances jugées moins risquées, une initiative visant à encourager la recherche médicale sans remettre en cause, à ce stade, l’interdiction fédérale.
Le président a précisé qu’il ne s’agissait « en aucun cas d’une dépénalisation » en dehors du strict cadre médical, avant de signer le décret. « J’ai toujours dit à mes enfants de ne pas consommer de drogues, de ne pas boire et de ne pas fumer », a-t-il ajouté.
Selon une haute responsable de l’administration, cette décision relève du « bon sens ». Elle a rappelé que la marijuana ainsi que les produits dérivés du CBD servent déjà à soulager les douleurs chroniques de nombreux patients américains.
La majorité des États américains autorisent désormais l’usage médical du cannabis, et plus de vingt d’entre eux ont également ouvert la voie à un usage récréatif.
Des ordonnances gratuites pour les plus de 65 ans
Cette annonce doit permettre d’approfondir les recherches sur les risques de dépendance liés à ces substances, a indiqué la responsible.
Par ailleurs, des millions de bénéficiaires du programme public d’assurance-santé destiné aux personnes âgées de plus de 65 ans, Medicare, pourront obtenir gratuitement des prescriptions de produits à base de CBD à partir du printemps prochain, a annoncé Mehmet Oz, responsible de ce régime.
Bien qu’environ les trois quarts des Américains résident dans un État où le cannabis bénéficie d’un cadre légal, cette nouvelle classification maintiendra la criminalisation au niveau fédéral, a souligné Cat Packer, dirigeante de l’organisation CRCC, une coalition d’élus locaux engagés sur ces questions.
Cette décision reste « très en deçà des réformes nécessaires », a-t-elle estimé, affirmant que « la population américaine soutient largement la légalisation et la fin de la criminalisation fédérale du cannabis ».
La mesure pourrait néanmoins entraîner des effets économiques notables en allégeant certaines contraintes qui pèsent sur les entreprises spécialisées dans la culture et la commercialisation du cannabis.
Reclassement de la catégorie 1 à 3
Dans le détail, la marijuana doit quitter la catégorie 1, la plus restrictive, pour intégrer la catégorie 3.
La catégorie 1 regroupe notamment l’héroïne, le LSD et l’ecstasy, tandis que la catégorie 3 concerne des substances présentant un risque de dépendance modéré ou faible, comme certains médicaments contenant de la codéine.
Le cannabis, dérivé du chanvre, avait été classé en catégorie 1 en 1970 sous l’impulsion du président républicain Richard Nixon, auteur d’une politique de lutte renforcée contre les drogues illicites.
Cette proposition de reclassement devra toutefois recevoir l’aval de l’Agence antidrogue américaine (DEA). L’ancien président démocrate Joe Biden avait défendu une initiative similaire, sans parvenir à la faire aboutir.
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