Des scientifiques chinois ont accompli une percée majeure. Ils ont transplanté avec succès un poumon de porc génétiquement modifié sur un patient humain pour la première fois.
L’opération, menée à l’hôpital universitaire de Guangzhou, est décrite dans la revue Nature Medicine. Elle survient dix-huit mois après une greffe similaire de foie de porc par une autre équipe chinoise, confirmait la montée en puissance de la Chine dans le domaine des biotechnologies médicales.
En moins de vingt ans, l’Empire du milieu est passé du statut de producteur de génériques à celui d’acteur mondial incontournable dans les thérapies de pointe. BGI, Beigene ou WuXi Apptec figurent désormais parmi les fleurons d’un secteur soutenu massivement par l’État chinois.
Depuis le 12e Plan quinquennal (2011-2015), Pékin a investi des centaines de milliards de yuans, offrant subventions, avantages fiscaux et infrastructures ultramodernes pour développer laboratoires et incubateurs.
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Les résultats sont spectaculaires. Les brevets pharmaceutiques et médicaux chinois ont bondi de 379 % en dix ans. En 2024, plus de 7 100 essais cliniques y ont été réalisés, soit près de 40 % de l’activité mondiale, dépassant les États-Unis. Selon la banque Stifel, 37 % des molécules sous licence des grands laboratoires proviendront de Chine dès cette année.
Cette dynamique inquiète Washington. Un rapport remis au Congrès américain en avril 2025 alerte sur un retard face à la Chine et recommande d’investir au moins 15 milliards de dollars supplémentaires dans la recherche biomédicale pour maintenir la suprématie américaine.
Si des défis demeurent (notamment transformer rapidement les découvertes en produits commercialisables), la Chine trace sa route pour devenir le leader mondial des biotechnologies de santé d’ici 2035-2050. La greffe réussie d’un organe de porc marque une étape clé de cette ambitieuse stratégie.
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