L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a officiellement certifié le Kenya exempt de la trypanosomiase humaine africaine, plus connue sous le nom de maladie du sommeil. Cette déclaration met un terme à une lutte de plusieurs décennies contre une infection parasitaire transmise par la mouche tsé-tsé, qui a causé des milliers de décès dans le pays.
La nouvelle a été accueillie avec soulagement par des chercheurs comme la professeure Salome Bukachi, anthropologue médicale à l’Université de Nairobi, qui a consacré toute sa carrière à ce fléau. « L’élimination signifie que nous n’avons plus de transmission de la maladie chez l’homme », explique-t-elle.
La maladie du sommeil, souvent confondue avec le paludisme ou des troubles mentaux, provoquait fièvre, douleurs, puis un dérèglement du cycle du sommeil jusqu’à la défaillance du cerveau. Sans traitement, l’issue était fatale. Les villages touchés associent longtemps cette maladie à la sorcellerie, avant que la science et les campagnes de sensibilisation ne viennent dissiper les mythes.
LIRE AUSSI : Gabon : la réforme des marchés publics pour les PME peine à se concrétiser
Selon l’OMS, ce succès est le fruit d’une surveillance soutenue, d’une mobilisation communautaire et de l’approche dite « One Health », qui combinait actions sur l’homme, l’animal et l’environnement. Traitement du bétail, destruction des buissons propices aux tsé-tsés et de l’utilisation de pièges imprégnés d’insecticide a permis de neutraliser le parasite.
« Je félicite le gouvernement et le peuple kényans pour cette réalisation historique », a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Le Kenya rejoint ainsi une dizaine de pays africains, dont le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Tchad, déjà libérés de la maladie.
Pour Nairobi, cette victoire ouvre aussi des perspectives économiques. « Elle protégera notre population et contribuera à une prospérité renouvelée », souligne Aden Duale, secrétaire kényan à la Santé. Une étape majeure pour un pays qui a recensé ses derniers cas en 2012, dans la réserve du Masai Mara.
Le Kenya devient ainsi un modèle continental dans la lutte contre les maladies tropicales négligées. Pour Salome Bukachi, ce succès doit inspirer. « Si nous avons réussi, d’autres pays le peuvent aussi », a-t-elle déclaré.
Suivez-nous sur Nasuba Infos via notre canal WhatsApp. Cliquez ici.
