Au Sénégal, la tuberculose demeure un défi sanitaire avec un taux d’incidence estimé à 110 cas pour 100 000 habitants en 2023. Les départements urbains de Guédiawaye et Pikine qui concentrent plus de 500 cas au premier semestre 2025, réflètent l’impact des conditions de vie précaires et des retards de diagnostic sur la propagation de la maladie.
Dans ce contexte, une avancée scientifique majeure a été enregistrée par les laboratoires de l’Institut de recherche en santé, de surveillance épidémiologique et de formation (Iressef), sous la direction du Pr Souleymane Mboup.
Pour la première fois au Sénégal, le génome complet du Mycobacterium tuberculosis a été séquencé à Diamniadio, dans le cadre d’une étude sur la pharmaco-résistance menée avec le Programme national de lutte contre la tuberculose (PNT).
Ce séquençage permet d’identifier précisément les mutations responsables de la résistance aux antibiotiques. Grâce à cette cartographie génétique, les traitements peuvent désormais être personnalisés, en ciblant les souches spécifiques chez chaque patient.
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Cette innovation promet une meilleure efficacité thérapeutique, réduit les risques de propagation des formes multi-résistantes et améliore la gestion globale de la maladie.
Au-delà de la clinique, cette prouesse renforce les capacités du pays à surveiller la circulation des souches résistantes et à ajuster ses politiques de santé publique. L’ADN du bacille devient ainsi un outil stratégique, aussi essentiel que la vaccination ou l’imagerie médicale.
Le défi reste maintenant d’intégrer cette technologie dans le système national de santé, en formant les acteurs et en élargissant la couverture des tests. Car l’efficacité de cette avancée dépendra de sa capacité à atteindre les populations les plus exposées, là où le besoin d’un diagnostic rapide et précis est le plus pressant.
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