mardi 2 décembre 2025

Sida : la lutte contre le VIH en Afrique de l’Ouest menacée

Depuis le début de l’année 2025, la lutte contre le VIH en Afrique de l’Ouest subit un coup dur. Les décisions de l’administration américaine ont entraîné une réduction brutale de l’aide internationale via le programme PEPFAR et le démantèlement de l’agence USAID. Cette aide constituait un soutien essentiel pour les traitements, la logistique et le suivi des patients dans la région.

Une étude menée dans sept pays (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana, Mali, Nigeria et Togo) révèle les effets immédiats de ces coupes budgétaires. Treize sites cliniques ont participé à l’enquête, dix d’entre eux ont fourni des réponses détaillées sur l’organisation, les ressources humaines, la distribution des antirétroviraux et le suivi virologique. Ces sites suivent chacun en moyenne plus de 3 000 patients adultes et enfants par an.

Les résultats montrent une situation préoccupante. Six sites sur dix ont suspendu ou supprimé des postes, touchant médecins, infirmiers et conseillers techniques. Des activités communautaires, décisives pour l’accompagnement des patients, ont été interrompues, ce qui fragilise le suivi des traitements et augmente le risque d’abandon ou d’interruption thérapeutique. Les périodes de délivrance des antirétroviraux ont été réduites et entraînent des visites plus fréquentes et une charge accrue pour le personnel restant.

Le suivi virologique a également été perturbé. Cinq sites ont signalé des manques de réactifs qui ont provoqué des retards dans la mesure de la charge virale, indicateur central pour vérifier l’efficacité des traitements. Dans un site, les équipes ont dû prioriser les patients déjà sous traitement, retardant le début de soins pour les nouveaux cas.

Les effets psychologiques se font sentir. Les patients expriment anxiété et incertitude face à l’avenir de leurs traitements, tandis que les soignants rapportent stress et baisse de satisfaction professionnelle.

Cette situation souligne la dépendance critique des systèmes de santé ouest-africains aux financements étrangers et les conséquences directes de leur retrait. Les impacts à long terme sur la continuité des soins et sur la santé publique restent inquiétants, alors que d’autres pays annoncent des réductions similaires au Fonds mondial de lutte contre le sida.

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