samedi 15 novembre 2025

Tanzanie : la médecine traditionnelle fait son entrée dans les hôpitaux publics

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Quelles racines pour faire tomber la fièvre, quelles feuilles pour apaiser un estomac douloureux ? À Dodoma, au cœur de la Tanzanie, les remèdes traditionnels connaissent toujours leur efficacité.

Pendant des générations, ces savoirs populaires ont constitué la première ligne de défense contre la maladie dans les zones rurales africaines. Aujourd’hui, ils trouvent une place officielle dans les hôpitaux du pays.

Le ministère de la Santé a en effet lancé un programme inédit, celui de proposer des remèdes traditionnels agréés dans 14 hôpitaux régionaux de référence. Les patients peuvent désormais opter pour un traitement conventionnel, à base de plantes ou une approche intégrée.

Cette initiative est le fruit d’une vaste recherche gouvernementale portant sur 42 préparations, don’t 30 ont été validées comme sûres pour la consommation humaine.

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Lors de la Semaine africaine de la médecine traditionnelle, plusieurs de ces produits ont été présentés au public à Dodoma. Pour le médecin-chef du gouvernement, le Dr Grace Maghembe, cette reconnaissance constitue une étape décisive.

« Près de 80 % des Africains recourent aux médicaments traditionnels pour leurs besoins quotidiens. Notre objectif est de renforcer ces pratiques par des preuves scientifiques », a-t-il affirmé. Certains remèdes tanzaniens sont déjà exportés.

La démarche suscite un écho bien au-delà du pays. À Lagos, au Nigeria, l’homme d’affaires Chike Okonkwo affirme avoir retrouvé la santé grâce à un remède traditionnel après l’échec de traitements modernes. Pour lui, la légitimation des savoirs ancestraux par les États marque une avancée majeure.

La Tanzanie collabore désormais avec l’Organisation mondiale de la santé et plusieurs institutions locales, dont l’hôpital national Muhimbili et l’université d’agriculture de Sokoine, afin de garantir sécurité et efficacité. À Dar es-Salaam, une usine moderne dotée de 39 machines a même vu le jour pour produire des médicaments répondant aux standards internationaux.

Si l’initiative est saluée, certains praticiens, comme le Dr James Mussa, appellent toutefois à rester vigilants face aux « pseudo-herbalistes » qui ternissent l’image d’une pratique désormais placée sous le sceau de la science.

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