Enfin, l’attente touche à sa fin. Quatrième de la Coupe du monde 2022, le Maroc, 11e nation au classement mondial de la Fifa, arrive gonflé à bloc pour cette CAN 2025 à domicile.
Il s’agit d’effacer l’échec cuisant du dernier rendez-vous continental en Côte d’Ivoire, avec élimination en huitièmes de finale. Il est surtout temps de concrétiser les progrès des Marocains ces dernières années en ajoutant une deuxième CAN à la vitrine à trophées, après celle obtenue en 1976 en Éthiopie.
Walid Regragui, interrogé à la veille de ce match d’ouverture, n’a pas nié ce que tout le monde affirme : les Lions de l’Atlas visent le sacre et ils ont les faveurs des pronostics pour leur entrée en lice face aux Comores. « Bien sûr, on est favoris. Je le dis toujours : on ne se cache pas. On ne peut pas dire qu’on n’est pas favoris », a-t-il déclaré.
Le sélectionneur, en poste depuis trois ans et demi, reste lucide. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2025, le Maroc compte 11 victoires pour une seule défaite (en amical face au Burkina Faso). Mieux, les Lions de l’Atlas ont fait un sans faute aux éliminatoires de la CAN (six matches, six victoires, 26 buts marqués contre deux encaissés seulement). C’est, de loin, le meilleur bilan des 24 qualifiés.
Cette dynamique représente la force du Maroc… et paradoxalement sa faiblesse. Le statut de favori apporte de la pression sur les Marocains, une charge qui a écrasé d’autres avant eux. Regragui accepte ce paramètre : « Il y a de la pression, mais positive ». L’ancien défenseur veut utiliser la responsabilité du favori pour galvaniser son groupe. Il sait que ces matches « ne seront pas faciles » mais fait une promesse : « On va souffrir. Mais la souffrance, c’est toujours bon pour la gagne. On ne gagne jamais sans souffrir ».
Achraf Hakimi n’a pas l’intention de se défiler. Il veut cette CAN à domicile, lui qui a manqué un penalty crucial lors du match fatal contre l’Afrique du Sud en huitième de finale il y a deux ans. « Ça fait longtemps qu’on attend ce moment », a-t-il confié. « On sait notre responsabilité » et « on est prêt », a assuré le latéral du PSG, félicité par son coach pour son engagement et son travail afin d’être apte pour cette CAN.
Walid Regragui décidera au dernier moment s’il aligne Hakimi d’entrée, lui accorde quelques minutes face aux Comores ou reporte sa titularisation. La bonne nouvelle reste que le défenseur sera présent pour la CAN 2025.
« C’est une CAN différente, spéciale. Tu joues à la maison avec ton pays, ta famille et tous les Marocains derrière toi. C’est une CAN spéciale pour moi et pour tous les Marocains. C’est une motivation supplémentaire pour jouer, défendre notre pays et tout donner pour ce maillot », a insisté le joueur.
En face, les Comoriens adoptent une posture différente. Quatre ans après la CAN 2022, où ils avaient atteint les huitièmes de finale malgré leur inexpérience, les Coelacanthes reviennent.
Leur coach Stefano Cusin connaît la dangerosité de leur premier adversaire, avant la Zambie et le Mali. « C’est la meilleure équipe d’Afrique. Et une des meilleures du monde, qui joue à domicile son premier match de CAN », a-t-il constaté. Avec une seule participation en 2022, la sélection comorienne pèse peu. Stefano Cusin et ses hommes veulent éviter tout excès de confiance. Si l’ambition est importante, l’humilité reste primordiale, a rappelé le technicien.
Pas question non plus d’arriver en victimes désignées. Les Comoriens ont terminé invaincus et premiers du groupe A devant la Tunisie lors des éliminatoires. Le vétéran Youssouf M’Changama et ses coéquipiers disposent d’arguments sérieux. Pour son entrée en lice, le Maroc ne doit pas sous-estimer cette équipe soudée. Stefano Cusin veut une sélection compacte, sans reculer trop devant le but. Au stade du Prince Moulay Abdellah, son équipe tentera sa chance.
Selon M’Changama, « tout est possible » pour les Comores où « le mental est au plus haut ». Le coach a revu les images du Portugal-Grèce de l’Euro 2004. Les Lusitaniens, favoris, avaient chuté face aux Grecs, pays modeste. Un camouflet pour l’hôte de l’Euro et un coup de tonnerre qui trotte dans l’esprit de Cusin. Le football ouvre la porte aux rêves… ou aux cauchemars, selon que l’on signe l’exploit ou que l’on en soit victime.
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