jeudi 26 juin 2025

Comment se déroule le conclave ? Plongée dans les coulisses du Vatican

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Cité du Vatican – 7 mai 2025. Deux semaines après le décès du pape François, survenu le 21 avril, l’Église catholique s’apprête à vivre un moment historique. À huis clos, 132 cardinaux électeurs venus des cinq continents se réunissent dès ce mardi au cœur du Vatican pour désigner le 267ᵉ souverain pontife. Un événement mondial aux implications religieuses, géopolitiques et symboliques majeures.

Un conclave sous le sceau de la tradition

Le conclave (du latin cum clave, « fermé à clé ») est un rituel multiséculaire. Depuis le XIIIe siècle, les cardinaux sont confinés sans contact avec l’extérieur jusqu’à ce qu’ils élisent un nouveau pape à la majorité des deux tiers, soit 88 voix cette année. Installés à la résidence Sainte-Marthe, ils voteront sous les fresques de Michel-Ange dans la chapelle Sixtine, à raison de quatre scrutins par jour à partir du deuxième jour. Aucun téléphone, aucun média, aucune communication avec le monde extérieur n’est autorisé.

Le processus suit la Constitution apostolique Universi Dominici Gregis, réformée en 1996 par Jean-Paul II. Après chaque vote, les bulletins sont brûlés, générant la célèbre fumée noire (pas d’accord) ou blanche (pape élu) qui s’échappe de la cheminée installée pour l’occasion.

Un collège électoral marqué par François

Sur les 135 cardinaux de moins de 80 ans, seuls 132 ont répondu présents au Vatican. Parmi eux, 108 ont été nommés par le pape François, donnant un poids déterminant à sa vision de l’Église dans cette élection. Le pontificat de François a été marqué par une volonté d’internationaliser le collège cardinalice, avec des nominations en Asie, en Afrique et en Amérique latine.

L’Europe reste toutefois majoritaire avec 52 électeurs, soit 39 % du total. L’Asie (23), l’Amérique latine et centrale (21), l’Afrique (17), l’Amérique du Nord (16) et l’Océanie (4) complètent le tableau. Cinq cardinaux français sont présents, dont Dominique Mamberti, qui jouera un rôle-clé dans l’annonce du nouveau pape en tant que protodiacre.

Un vote codifié et solennel

Le vote commence par le tirage au sort de scrutateurs, d’infirmari (pour les malades) et de réviseurs. Les cardinaux écrivent à la main le nom de leur choix sur un bulletin commençant par Eligo in Summum Pontificem… Ils déclarent ensuite solennellement, en latin, qu’ils votent selon leur conscience devant Dieu.

L’élu (généralement choisi parmi les membres du conclave) se retire ensuite dans la “chambre des larmes”, une petite pièce attenante où il revêt la soutane blanche. Puis, du haut du balcon de la basilique Saint-Pierre, il prononcera sa première bénédiction Urbi et Orbi, après que Dominique Mamberti aura lancé au monde le traditionnel Habemus Papam.

LIRE AUSSI : Le monde catholique en suspens : ouverture historique du conclave au Vatican pour élire le successeur du pape François

Une élection, trois figures clés

La transition est dirigée par trois hauts prélats :

Le cardinal Giovanni Battista Re, doyen du collège, qui préside le conclave et posera la question d’acceptation au nouvel élu.

Le camerlingue Kevin Farrell, gestionnaire des affaires temporelles du Saint-Siège durant la vacance.

Le protodiacre Dominique Mamberti, qui annoncera le nom du nouveau pape.

Vers quel visage pour l’Église ?

Alors que les défis du XXIe siècle (crises de foi, luttes internes, enjeux géopolitiques et éthiques) pèsent lourd sur l’institution, cette élection s’annonce comme un tournant. Le successeur de François sera-t-il un réformateur dans sa continuité ou un retour aux fondamentaux doctrinaires ? L’Église universelle, forte de ses 1,4 milliard de fidèles, est suspendue à la couleur de la fumée et au nom qui résonnera bientôt depuis Rome.

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