Deux semaines après le décès du pape François, l’Église catholique s’apprête à vivre un moment crucial de son histoire : l’élection de son nouveau chef spirituel. Réunis en conclave au Vatican depuis ce mardi 7 mai, 132 cardinaux-électeurs vont choisir celui qui deviendra le 267e souverain pontife de l’histoire de l’Église. Mais qui sont ces hommes appelés à faire ce choix fondamental pour les 1,4 milliard de catholiques à travers le monde ?
Un collège électoral aux contours stricts
Officiellement, l’Église catholique compte aujourd’hui 252 cardinaux répartis dans les quatre coins du globe. Mais tous ne peuvent participer au vote. En vertu de la Constitution apostolique Universi Dominici Gregis, seuls les cardinaux âgés de moins de 80 ans au moment du décès du pape peuvent entrer en conclave.
Ce critère d’âge limite le collège électoral à 135 cardinaux. Toutefois, trois d’entre eux ont renoncé à participer au scrutin, portant le nombre de votants effectifs à 132.
L’empreinte de François
Sur ces 135 cardinaux potentiellement électeurs, 108 ont été créés par le pape François lui-même. Cela signifie que près de 80 % du corps électoral porte son empreinte, tant sur le plan spirituel que géographique. Durant son pontificat, François a rompu avec une tradition très européo-centrée en diversifiant l’origine des cardinaux : l’Amérique latine, l’Afrique et l’Asie, où l’Église connaît une croissance significative, ont été privilégiées.
Malgré cette diversification, l’Europe conserve une présence dominante : 52 des 132 électeurs (soit 39 %) sont issus du Vieux Continent, contre 60 sur 115 lors du conclave de 2013. L’Asie suit avec 23 cardinaux, devant l’Amérique latine et centrale (21), l’Afrique (17), l’Amérique du Nord (16) et l’Océanie (4).
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Une représentation française discrète mais notable
La France, souvent qualifiée de “fille aînée de l’Église”, comptera cinq représentants dans la chapelle Sixtine. Il s’agit de :
Christophe Pierre, nonce apostolique aux États-Unis,
Dominique Mamberti, préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique,
Philippe Barbarin, archevêque émérite de Lyon,
Jean-Marc Aveline, archevêque émérite de Marseille,
François-Xavier Bustillo, évêque d’Ajaccio.
Si leur nombre reste modeste, leur profil reflète la diversité des parcours ecclésiaux français, entre diplomatie, droit canon et pastorale.
Un vote chargé de symboles
Alors que les cardinaux s’apprêtent à désigner un nouveau guide spirituel, les regards du monde entier convergent vers la chapelle Sixtine. L’élu devra porter l’héritage de François tout en répondant aux défis contemporains de l’Église : crises internes, recomposition géographique du catholicisme, dialogue interreligieux et crédibilité morale.
Le choix à venir n’est pas seulement ecclésial. Il est profondément géopolitique, culturel et spirituel. Dans le silence du conclave, les voix des cardinaux vont dessiner l’avenir du catholicisme au XXIe siècle.
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