Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
(Lc 14, 15-24)
En ce temps-là, au cours du repas chez un chef des pharisiens, en entendant parler Jésus, un des convives lui dit : « Heureux celui qui participera au repas dans le royaume de Dieu ! » Jésus lui dit : « Un homme donnait un grand dîner, et il avait invité beaucoup de monde. À l’heure du dîner, il envoya son serviteur dire aux invités : “Venez, tout est prêt.” Mais ils se mirent tous, unanimement, à s’excuser.
Le premier lui dit : “J’ai acheté un champ, et je suis obligé d’aller le voir ; je t’en prie, excuse-moi.” Un autre dit : “J’ai acheté cinq paires de bœufs, et je pars les essayer ; je t’en prie, excuse-moi.” Un troisième dit : “Je viens de me marier, et c’est pourquoi je ne peux pas venir.” De retour, le serviteur rapporta ces paroles à son maître.
Alors, pris de colère, le maître de maison dit à son serviteur : “Dépêche-toi d’aller sur les places et dans les rues de la ville ; les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux, amène-les ici.” Le serviteur revint lui dire : “Maître, ce que tu as ordonné est exécuté, et il reste encore de la place.”
Le maître dit alors au serviteur : “Va sur les routes et dans les sentiers, et fais entrer les gens de force, afin que ma maison soit remplie. Car, je vous le dis, aucun de ces hommes qui avaient été invités ne goûtera de mon dîner.” »
Paroles du saint père
Jésus a servi jusqu’à la mort : cela semblait une défaite, mais c’était la manière de servir. Et cela souligne la manière de servir que nous devons adopter dans notre vie. Servir, c’est se donner, se donner aux autres. Servir, c’est n’attendre d’aucun d’entre nous un bénéfice autre que celui de servir. C’est une gloire de servir, et la gloire du Christ est de servir jusqu’à s’anéantir, jusqu’à la mort, la mort sur une croix (cf. Ph 2,8).
Jésus est le serviteur d’Israël. Le peuple de Dieu est serviteur, et lorsque le peuple de Dieu s’écarte de cette attitude de service, il est un peuple apostat : il s’écarte de la vocation que Dieu lui a donnée. Et lorsque chacun d’entre nous s’éloigne de cette vocation de servir, il s’éloigne de l’amour de Dieu. Et il construit sa vie sur d’autres amours, souvent en les idolâtrant. […] Pensons aujourd’hui à Jésus, le serviteur, fidèle dans le service. Sa vocation est de servir, jusqu’à la mort et la mort sur une croix (cf. Ph 2, 5-11).
Pensons à chacun d’entre nous, qui faisons partie du peuple de Dieu : nous sommes des serviteurs, notre vocation est de servir, et non de profiter de notre place dans l’Église. Servir. Toujours être au service. Demandons la grâce de persévérer dans le service. Parfois avec des dérapages, des chutes, mais la grâce au moins de pleurer comme Pierre. (Homélie à Sainte Marthe, 7 avril 2020)
