Dans son premier entretien de fond depuis son élection, publié dans un ouvrage qui sort ce jeudi au Pérou, le pape Léon XIV ferme la porte à toute évolution doctrinale sur l’ordination des femmes et la reconnaissance des unions homosexuelles. Quatre mois après avoir succédé au pape François, le nouveau pontife précise nettement la ligne qu’il entend suivre à la tête de l’Église catholique.
Le souverain pontife, Américano-Péruvien âgé de 70 ans, affirme ne « pas avoir l’intention de modifier l’enseignement de l’Église » au sujet des femmes diacres, malgré plusieurs années de débats. Il confirme toutefois vouloir poursuivre la démarche engagée par François en nommant davantage de femmes à des postes de direction au sein de l’institution.
Interrogé sur la place des fidèles LGBT+, Léon XIV réaffirme l’attitude d’ouverture déjà portée par son prédécesseur, tout en maintenant fermement la doctrine actuelle. Aucune reconnaissance du mariage entre personnes de même sexe n’est envisagée. « Tout le monde est invité, mais je n’invite personne en fonction d’une identité particulière », précise-t-il, tout en ajoutant qu’ouvrir un débat sur ce point « nourrirait davantage la polarisation ».
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Le pape réaffirme par ailleurs son attachement à « la famille traditionnelle » composée « du père, de la mère et des enfants », dont il souhaite « renforcer le rôle ».
Sur la question sensible des violences sexuelles commises par des clercs, Léon XIV insiste sur l’importance d’accompagner les victimes mais considère que ce dossier « ne peut pas devenir la priorité » de l’Église. Il met en avant la nécessité de « protéger les prêtres » face à ce qu’il estime être « 10 % de fausses accusations ».
Décrit comme un pontife soucieux d’apaiser la frange conservatrice, Léon XIV se démarque néanmoins de François, dont le pontificat avait été marqué par des gestes d’ouverture envers les divorcés remariés et les fidèles LGBT+, ainsi que par l’autorisation, en 2023, des bénédictions des couples de même sexe.
Le livre Léon XIV, citoyen du monde, missionnaire du XXIe siècle, réalisé par la vaticaniste américaine Elise Ann Allen, dresse également un portrait d’un pape préoccupé par les inégalités économiques croissantes. Il y déplore notamment la concentration extrême des richesses, citant l’exemple d’Elon Musk « sur le point de devenir le premier à posséder 1 000 milliards de dollars ».
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