Canal+ traverse une zone de turbulences. Alors que l’UEFA prépare l’attribution des droits de diffusion de la Ligue des champions pour la période 2027-2031, la chaîne cryptée pourrait bien perdre son statut de diffuseur historique du football européen.
Selon L’Équipe, une vaste consultation a été lancée le 13 octobre. Cette consultation cible les cinq plus grands marchés du continent (Angleterre, Allemagne, Espagne, Italie et France) avec une échéance fixée au 18 novembre.
Le cœur du problème se situe autour du « lot A », un ensemble de droits taillé sur mesure pour les géants du numérique. Il comprend la meilleure affiche du mardi, la finale, la Supercoupe d’Europe, ainsi que les résumés et extraits pour les réseaux sociaux. Autrement dit, le lot le plus prestigieux, combinant visibilité et engagement mondial.
L’UEFA espère séduire un acteur global prêt à investir massivement. Amazon Prime Video apparaît comme le candidat le plus probable. Et pour cause, la plateforme diffuse déjà la Ligue des champions au Royaume-Uni, en Allemagne et en Italie. Son patron des sports, Alex Green, s’est récemment félicité de ses résultats d’audience. Ce dernier évoque « des chiffres incroyables » et une passion grandissante des abonnés pour la compétition.
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Face à ce mastodonte, Canal+ se retrouve sur la défensive. Le groupe, qui débourse 480 millions d’euros par an jusqu’en 2027 pour les compétitions européennes, redoute de perdre la finale et ses affiches phares, piliers de sa stratégie d’attraction et de fidélisation. Une telle perte écornerait son image de diffuseur exclusif du grand football, déjà mise à mal par la concurrence de Prime Video, BeIN Sports et DAZN.
Cette bataille médiatique traduit une recomposition profonde du marché. L’agence américaine Relevent, désormais chargée de la commercialisation des droits, vise 5 milliards d’euros de recettes, contre 3,6 milliards actuellement. Mais ses nouvelles exigences (notamment le paiement anticipé de 50 % des droits) risquent de favoriser les plateformes mondialisées, aux trésoreries bien plus solides que celles des chaînes traditionnelles.
Pour Canal+, c’est un tournant majeur. La chaîne, pilier du sport payant depuis trois décennies, voit poindre une ère où le football européen pourrait lui échapper durablement.
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