Une enquête menée par le Conflict Armament Research (CAR), institut de recherche britannique, révèle l’origine des armes utilisées par les groupes jihadistes au Sahel. Publié le 29 avril 2025, le rapport montre que la majorité de ces armements proviennent directement de la région.
Les chercheurs du CAR ont répertorié 726 armes saisies entre 2014 et 2023 dans le Sahel central. Ces armes, récupérées lors de 131 opérations au Burkina Faso, au Mali et au Niger, sont majoritairement issues des stocks des armées nationales. Environ 20 % de cet arsenal provient directement des forces de défense et de sécurité sahéliennes, souvent à la suite d’attaques contre leurs positions.
Ces armes, principalement des fusils d’assaut chinois ou russes des années 1960 et 1970, illustrent une dynamique locale. Contrairement aux idées reçues, les groupes jihadistes ne semblent pas disposer d’un accès direct à des circuits d’approvisionnement internationaux. Leur capacité à capturer des armes alimente un cercle vicieux et renforcent leur aptitude à mener de nouvelles attaques.
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Le rapport souligne que les crises sécuritaires, notamment la chute du régime libyen en 2011 et la rébellion malienne en 2012, ont contribué à la prolifération d’armes dans la région. Toutefois, seules 7 % des armes saisies proviennent des stocks libyens, la majorité étant acquise sur des marchés illicites locaux.
Outre les armes conventionnelles, les groupes jihadistes recourent de plus en plus à l’utilisation militaire de drones civils. Modifiés pour transporter des charges explosives, ces drones ont déjà été utilisés dans des attaques, comme celle revendiquée en mars dernier par l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) contre des troupes camerounaises. Ces innovations montrent une évolution tactique préoccupante.
Cette étude du CAR met en évidence les défis auxquels font face les armées nationales et la nécessité d’un renforcement des stratégies de lutte contre le terrorisme dans la région sahélienne.
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