lundi 12 mai 2025

En Afrique, la double nationalité reste un tabou pour les présidents

Partager

Alors que la double nationalité est de plus en plus acceptée pour les citoyens africains, elle demeure un obstacle quasi infranchissable pour quiconque souhaite accéder à la magistrature suprême.

Une exigence de loyauté exclusive

Dans de nombreux pays africains, accéder à la fonction suprême suppose une loyauté totale et exclusive envers la nation. La double nationalité est ainsi perçue comme un facteur de suspicion, en particulier pour ceux qui ont vécu longtemps à l’étranger ou qui possèdent des intérêts économiques ou politiques hors du continent.

Des exceptions notables mais encadrées

Une quinzaine de pays africains tolèrent la double nationalité chez leurs dirigeants, mais imposent presque toujours une condition majeure : être citoyen d’origine, né sur le territoire national. Ci-dessous, un aperçu détaillé :

Bénin
✅ Autorisée
Doit être béninois de naissance

Burkina Faso
✅ Autorisée
Doit être burkinabè de naissance

Niger
✅ Autorisée avec conditions
Délai de 5 ans pour les naturalisés

Soudan
✅ Autorisée
Sauf pour la nationalité sud-soudanaise

Soudan du Sud
✅ Autorisée

Érythrée
✅ Autorisée
Doit être citoyen de naissance

Somalie
✅ Autorisée
Constitution autorise, loi de 1962 l’interdit

LIRE AUSSI : Côte d’Ivoire : Tidjane Thiam radié de la liste électorale

Afrique du Sud
✅ Autorisée
Nécessite autorisation gouvernementale

Namibie
✅ Autorisée pour les nationaux d’origine
Non autorisée pour les naturalisés

Angola
✅ Autorisée
Président ne peut être naturalisé

Congo
✅ Autorisée
Doit être de nationalité congolaise d’origine

Guinée
✅ Autorisée
Constitution suspendue depuis 2021

Guinée-Bissau
✅ Autorisée
Doit être citoyen d’origine

Maroc
✅ Autorisée
Double nationalité permise mais non reconnue

Madagascar
❌ Interdite
Perte de nationalité si acquisition volontaire d’une autre

Une question politique autant que juridique

Derrière cette méfiance se cache un vieux réflexe souverainiste. Les constitutions africaines, souvent rédigées après des périodes de tensions ou de transitions, privilégient une figure présidentielle fortement ancrée dans le sol national.

Un tabou qui pourrait évoluer ?

Avec l’émergence d’élites diasporiques, de plus en plus compétentes et investies, la question de la double nationalité présidentielle pourrait revenir au centre des débats. Certains pays envisagent déjà des réformes, mais les résistances restent vives, notamment dans les cercles militaires ou conservateurs.

À retenir

La double nationalité présidentielle reste interdite dans la majorité des pays africains. Une quinzaine de pays l’autorisent, mais avec des critères stricts de nationalité d’origine. Les diasporas restent largement exclues de la course au pouvoir suprême. Un sujet politique sensible, qui reflète la crainte d’influences extérieures.

Suivez-nous sur Nasuba Infos via notre canal WhatsApp. Cliquez ici. 

Views: 1

Plus d'actualités

Articles Populaires

You cannot copy content of this page