Dans plusieurs cultures africaines, l’obésité a longtemps symbolisé la prospérité et le succès, notamment au Kenya, où les politiciens en surpoids sont souvent surnommés « Boss » ou « Mkubwa » (grand homme).
Cependant, cette perception se heurte à une réalité alarmante. En effet, l’obésité est aujourd’hui un facteur majeur de maladies non transmissibles comme le diabète, responsables de 39 % des décès annuels dans le pays.
En Afrique du Sud, la situation est encore plus critique. Les décès liés à l’obésité dépassent désormais ceux causés par le VIH. Selon l’Atlas mondial de l’obésité 2025, 32 % des adultes sud-africains sont obèses.
Dans un contexte où près d’un tiers des Kényans ne parviennent toujours pas à se nourrir correctement, 13 % des adultes du pays sont obèses. Cette dichotomie réflète les inégalités croissantes, accentuées par l’urbanisation et la popularité des fast-foods auprès des classes émergentes.
Au-delà des questions alimentaires, la sédentarité, l’absence d’infrastructures pour promouvoir l’activité physique et des habitudes culturelles renforcent ce problème.
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Par ailleurs, des figures publiques comme Cleophas Malala, ancien sénateur kényan, témoignent de leur lutte personnelle contre l’obésité. Après un régime drastique, il a amorcé une transformation qui inspire d’autres dirigeants à reconsidérer leur santé. Le président kényan William Ruto a également abordé publiquement sa perte de poids.
Des campagnes de sensibilisation émergent, portées par des initiatives comme le Projet ECHO. Elles visent à déconstruire l’idée selon laquelle la corpulence est un indicateur de réussite, tout en promouvant un mode de vie sain.
Pour Stephen Ogweno, défenseur de la santé publique, reconnaître l’impact de l’obésité au sein même des institutions est une étape décisive. Alors que des solutions comme les salles de sport ou les médicaments amaigrissants gagnent en popularité, l’éducation et l’accès à une alimentation équilibrée restent des priorités absolues.
L’Afrique, jeune et en pleine croissance, ne peut ignorer cette « bombe à retardement » sanitaire. Un changement de paradigme culturel et des politiques de santé publiques adaptées sont essentiels pour inverser cette tendance alarmante.
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