En France, une déclaration glissée dans un magazine conservateur suffit à ébranler la majorité présidentielle. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a jeté un pavé dans la mare en évoquant la « fin programmée du mouvement politique présidentiel à l’horizon 2027 ». Cette phrase a semé le trouble au sommet de l’État.
Un propos lourd de sens, perçu dans l’entourage d’Emmanuel Macron comme une véritable déclaration de guerre politique.
L’incident a connu un point d’orgue au Conseil des ministres. En réaction à une intervention de François Bayrou sur les récents troubles urbains, le président Macron a interrompu le déroulé habituel pour interpeller son ministre de l’Intérieur sur la stratégie sécuritaire du gouvernement. Une prise de parole aussi directe qu’inhabituelle à ce stade de la réunion, révélatrice du malaise croissant.
Face au président, Bruno Retailleau s’est défendu en invoquant les contraintes budgétaires, les tensions sur le recrutement et la mobilisation d’unités spécialisées en Nouvelle-Calédonie. Une manière à peine voilée de renvoyer la responsabilité aux arbitrages de l’exécutif, sans renier sa ligne.
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L’échange a mis en exergue des désaccords profonds, bien au-delà du seul domaine sécuritaire. Le chef de l’État a répliqué en rappelant les hausses successives des budgets consacrés à la police et à la gendarmerie depuis 2017, tout en pointant les coupes effectuées sous des ministres issus du camp républicain, une pique destinée, là encore, à Retailleau.
Fait notable, aucun mot n’a été prononcé sur la sortie controversée du ministre concernant l’avenir du macronisme. Une omission interprétée par plusieurs observateurs comme une tentative d’éviter l’escalade, au moins en public.
Preuve de la crispation ambiante, la réunion bilatérale prévue ce jeudi matin à l’Élysée entre le président Macron et Bruno Retailleau a été annulée in extremis. Officiellement, aucun motif n’a été avancé, mais dans les couloirs du pouvoir, tous relient ce désistement aux remous provoqués par la sortie du ministre.
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