Le Nigeria, géant énergétique de l’Afrique de l’Ouest, vacille sous le poids d’une dette électrique massive. Estimée à 4 000 milliards de nairas, cette ardoise accumulée depuis 2015 pèse lourdement sur les relations entre l’État et les sociétés de production d’électricité (GENCO).
Le président Bola Tinubu, qui a hérité de ce passif, a rencontré les producteurs le 18 juillet à Abuja. Face à leur inquiétude, il a plaidé pour une vérification rigoureuse des montants dus avant tout règlement. « Je veux des chiffres crédibles et vérifiables », a-t-il insisté.
Pour l’instant, seuls 1 800 milliards de nairas ont été confirmés. Le reste dépend d’un programme d’obligations en cours de finalisation. Une course contre la montre, alors que les signaux d’alerte se multiplient.
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En parallèle, le gouvernement tente de rassurer. Le ministre de l’Énergie, Adebayo Adelabu, a mis en avant les avancées réalisées : nouvelle loi sur l’électricité, politique nationale intégrée, capacité installée portée à 14 000 MW et un record de production à 5 801 MW. Fait notable : aucun effondrement du réseau enregistré en cette année, une première.
Mais malgré les efforts, l’urgence demeure. Les entreprises du secteur alertent sur l’épuisement de leur trésorerie. Tony Elumelu, homme d’affaires influent, parle d’un risque de saisies bancaires. Kola Adesina de Sahara Power, déplore les pénuries de gaz qui plombent les centrales.
En réponse à la grogne, Bola Tinubu s’engage pour une issue responsable. Il exhorte les banques à faire preuve de modération. « Taillez vos crayons, mais gardez une gomme à portée de main », a-t-il déclaré. Le président nigérian mise sur une sortie de crise progressive, fondée sur un partenariat public-privé mieux harmonisé.
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