L’Angola est en proie à une violente crise sociale depuis le début de la semaine. En seulement 48 heures, 22 personnes ont perdu la vie, dont un agent de police, et près de 200 ont été blessées à la suite d’une série d’affrontements déclenchés par la hausse du prix du carburant. Plus de 1 200 personnes ont été interpellées à travers le pays, selon un bilan officiel encore provisoire.
À l’origine de la colère, une décision du gouvernement d’augmenter le prix du diesel de 300 à 400 kwanzas (environ 0,43 dollar US le litre), dans un contexte d’inflation galopante ( avoisinant les 20 %) et de chômage de masse qui touche près d’un Angolais sur trois. L’annonce a provoqué une grève des chauffeurs de minibus à Luanda, rapidement suivie d’un soulèvement généralisé.
Les manifestations ont viré à l’émeute dans plusieurs grandes villes. À Luanda, la capitale, des commerces ont été pillés, des supermarchés pris d’assaut et des véhicules incendiés. Des scènes de chaos ont été rapportées dans les quartiers populaires comme Cazenga, où plusieurs cadavres ont été découverts dans les rues. Huambo, Benguela et Lubango ont également été le théâtre d’importantes violences.
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Cette flambée de colère populaire survient alors que le gouvernement angolais applique depuis 2023 un plan de suppression progressive des subventions sur les carburants, soutenu par le Fonds monétaire international (FMI). Ces subventions représentaient jusqu’à 4 % du PIB l’an dernier, selon le ministère des Finances, et leur réduction vise à rééquilibrer les finances publiques.
Mais sur le terrain, la réforme passe mal. Les syndicats dénoncent une mesure brutale, imposée sans dispositifs de compensation pour les plus vulnérables. La population redoute désormais une nouvelle cascade d’augmentations de prix sur les biens de consommation courante.
Face à l’ampleur des troubles, le président João Lourenço a convoqué une réunion d’urgence avec son cabinet. Il s’est engagé à « suivre de près la situation sécuritaire » mais n’a pas annoncé de mesures concrètes pour apaiser la colère.
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