Au Danemark, la statue monumentale de la « Grande Sirène » ne siégera plus près de la célèbre Petite Sirène de Copenhague. Créée en 2006 par l’artiste Peter Bech, cette œuvre de granit de 14 tonnes et quatre mètres de haut a suscité dès son installation une vive polémique.
Décriée pour sa représentation jugée provocante du corps féminin, elle avait été reléguée en 2018 au fort de Dragør, sur l’île d’Amager. En mars dernier, l’Agence danoise des palais et de la culture a finalement exigé son retrait, rapporte The Guardian.
La statue, exposée à l’origine sur la jetée de Langelinie, tranchait visuellement et symboliquement avec sa « petite sœur » en bronze et granit, figure emblématique inspirée du conte d’Andersen.
Mais ce contraste n’a pas convaincu. Dès son installation, des voix se sont élevées pour dénoncer ce qu’elles considèrent comme une provocation. Certains habitants la qualifiaient de « fausse et vulgaire », tandis que des critiques d’art y voyaient une atteinte à la dignité du lieu.
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Le plus virulent reste sans doute Mathias Kryger, critique du journal Politiken, qui a qualifié la statue de « laide et pOrnographique ». Ce jugement, partagé par une partie du public, cible particulièrement la taille exagérée des seins de la statue, vue comme une représentation hypersexualisée du corps féminin.
Face à ces critiques persistantes, la décision des autorités culturelles de faire retirer définitivement l’œuvre s’inscrit dans une volonté d’apaisement. L’Agence danoise des palais et de la culture n’a pas précisé si la statue trouvera une nouvelle place ou sera remisée.
Cette affaire interroge sur les limites entre art, provocation et responsabilité culturelle. Entre désir de rupture esthétique et respect du patrimoine, la ligne reste floue. Une chose est sûre : dans la capitale danoise, la Petite Sirène reste, pour beaucoup, l’unique ambassadrice de l’imaginaire maritime.
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