« C’était facile d’avoir un rendez-vous dans son cabinet. Je comprends pourquoi maintenant », confie Charlotte, enseignante de 33 ans, trois ans après avoir subi ce qu’elle qualifie de violences gynécologiques. Souffrant d’endométriose, elle devait réaliser une hystérosonographie prescrite par un radiologue de banlieue parisienne.
Dès son arrivée, l’attitude du médecin la déstabilise. « Allez, on va s’amuser un peu », lui lance-t-il avant l’examen. « Un supplice », résume Charlotte, qui décrit une procédure brutale, sans explications. « Pendant que je criais, il disait à son assistante : »Ça ne fait même pas mal, ce n’est que le spéculum. Ça va être comment quand elle voudra avoir des enfants ? » », raconte-elle.
En état de sidération, Charlotte ne réagit pas. Une fois sortie, elle réalise la gravité des faits et dépose plainte auprès de l’Ordre des médecins et du procureur de la République. Convoquée à une conciliation ordinale, elle refuse tout arrangement. « Le radiologue n’a fait preuve d’aucune remise en question », affirme-t-elle.
LIRE AUSSI : Etats-Unis : Elon Musk menace Apple de poursuites judiciaires
Mais pour des raisons financières, elle finit par se désister. Résultat, sa plainte est classée et elle se voit condamnée à verser 800 euros au médecin qu’elle accuse.
Charlotte dénonce une « procédure bâillon » qui décourage les victimes. « Les femmes n’ont aucun intérêt financier à saisir l’Ordre des médecins, et on les menace même de sanctions si la plainte est jugée abusive ».
Brisée psychologiquement, Charlotte fait plusieurs séjours aux urgences psychiatriques avant d’engager une thérapie spécialisée. En mai, elle raconte son histoire sur Instagram, lance une pétition et une cagnotte. Les témoignages affluent : « Je ne m’y attendais pas. C’est effrayant ».
Aujourd’hui, Charlotte ne consulte plus que des médecins recommandés par des proches et exige qu’on lui explique chaque geste médical. Contrairement à elle, de nombreuses femmes victimes de violences gynécologiques ou obstétricales cessent tout suivi, au risque de mettre leur santé en danger.
Suivez-nous sur Nasuba Infos via notre canal WhatsApp. Cliquez ici.
