Jeudi 14 août 2025, un ressortissant français a été arrêté dans les rues de Bamako. Cette arrestation a suscité une vive attention sur les réseaux sociaux et dans les milieux diplomatiques.
En effet, l’homme, identifié comme Yann V., n’est pas un citoyen ordinaire. Il s’agit d’un militaire de carrière avec près de trente ans de service dans l’armée de l’air, il occupait depuis un an le poste de deuxième secrétaire à l’ambassade de France au Mali, tout en étant agent déclaré de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE).
Selon les autorités maliennes, cette double affiliation justifie l’arrestation. Le ministre de la Sécurité, Daoud Aly Mohammedine, a évoqué un complot « déjoué avec l’arrestation des personnes impliquées ».
Onze personnes ont été interpellées, dont deux généraux présentés comme les cerveaux présumés du complot, Abass Dembélé et Néma Sagara. Dans ce contexte, Yann V. serait considéré comme un appui de « États étrangers » dans la tentative de déstabilisation.
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La France, par le biais du Quai d’Orsay, a dénoncé « une accusation sans fondement » et exigé la libération immédiate de son diplomate. Paris invoque son statut tout en rappelant que l’article 29 de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques (1961) protège tout agent diplomatique contre l’arrestation ou la détention. Des canaux bilatéraux sont activement mobilisés pour résoudre la situation.
Cette affaire s’inscrit dans un contexte régional sensible. Le Mali, frappé par la prolifération de groupes djihadistes affiliés au JNIM, fait face à une instabilité depuis le coup d’État de 2020. Les Forces armées maliennes (FAMa) sont épaulées par les éléments russes d’Africa Corps, succédant au groupe Wagner. La coopération sécuritaire entre Bamako et Paris demeure limitée mais continue, malgré des suspensions de présence française dans d’autres pays du Sahel.
L’arrestation de Yann V. intervient un mois après qu’Assimi Goïta a promulgué une loi lui permettant de rester au pouvoir jusqu’en 2030. Si certains analystes évoquent un complot déjoué, d’autres y voient un possible règlement de comptes politique interne. Quoi qu’il en soit, la détention du diplomate place Paris dans une posture délicate.
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