Évangile du jour : le destin est profondément ancrée dans le cœur humain

En ce temps-là, les pharisiens et les scribes dirent à Jésus : « Les disciples de Jean le Baptiste jeûnent souvent et font des prières ; de même ceux des pharisiens. Au contraire, les tiens mangent et boivent ! » Jésus leur dit : « Pouvez-vous faire jeûner les invités de la noce, pendant que l’Époux est avec eux ? Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ; alors, en ces jours-là, ils jeûneront. »

Il leur dit aussi en parabole : « Personne ne déchire un morceau à un vêtement neuf pour le coudre sur un vieux vêtement. Autrement, on aura déchiré le neuf, et le morceau qui vient du neuf ne s’accordera pas avec le vieux. Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement, le vin nouveau fera éclater les outres, il se répandra et les outres seront perdues. Mais on doit mettre le vin nouveau dans des outres neuves. Jamais celui qui a bu du vin vieux ne désire du nouveau. Car il dit : “C’est le vieux qui est bon.” »

La question de son propre destin est profondément ancrée dans le cœur humain. C’est une question importante, difficile et pourtant décisive : « Que deviendrai-je demain ? » Des réponses erronées risquent de conduire au fatalisme, au désespoir, voire à une confiance en soi aveugle et orgueilleuse.

[…] Dans la Lettre aux Colossiens, nous constatons que la vérité de la « prédestination » en Christ est étroitement liée à la vérité de la « création en Christ ». « Il », écrit l’apôtre, « est l’image du Dieu invisible, le premier né avant toute créature ; car en lui tout fut créé… » (Colossiens 1, 15-16). Ainsi, le monde, créé dans le Christ, Fils éternel, porte en lui dès l’origine, comme don premier de la Providence, l’appel, voire le gage, de la prédestination en Christ, à laquelle il s’unit comme accomplissement du salut eschatologique définitif, et surtout de l’humanité, finalité du monde.

[…] Nous comprenons ainsi un autre aspect fondamental de la Providence divine : son dessein salvifique. Dieu, en effet, « veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Tm 2, 4). Dans cette perspective, il est nécessaire d’élargir une certaine conception naturaliste de la Providence, limitée à la bonne gouvernance de la nature physique, voire du comportement moral naturel. En réalité, la Providence divine s’exprime dans la réalisation des desseins qui correspondent au dessein éternel du salut. (Saint Jean-Paul II – Audience générale, 28 mai 1986)