Sur les plateaux de tournage, Halima Gadji est une force. Son interprétation de Marième Dial dans « Maîtresse d’un homme marié » lui a valu une place d’icône sur le petit écran sénégalais. Mais derrière le regard, captivant de l’actrice se cache un passé lourd, dominé par des blessures anciennes qu’elle continue de combattre.
À 11 ans, Halima a tenté de mettre fin à ses jours. Surpoids, bégaiements, moqueries et rejet ont façonné une enfance difficile, mais elle a su se relever et transformer cette souffrance en moteur artistique. « Ses crises répétées traduisent une vulnérabilité ancrée, nourrie par une hypersensibilité et des blessures anciennes », explique le psychologue Khalifa Mouhamed Traoré à L’Observateur.
Pour l’actrice, jouer n’est pas seulement un métier, c’est une thérapie. Ses rôles intenses et passionnés reflètent souvent ses propres luttes intérieures. Selon le spécialiste, le public, en faisant de sa dépression « un spectacle public, un objet de jugements », accentue son isolement.
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Halima Gadji, insiste le psychologue, révèle la « violence du décalage entre l’image publique et la réalité intime ». La célébrité incarne donc cette tension. Admirée pour son talent, elle traverse pourtant des fragilités personnelles que peu peuvent percevoir. « Il n’y a pas de contradiction entre être une star et affronter des failles intimes », précise Khalifa Mouhamed Traoré.
Son frère, Kader Gadji, interprète de « Birame » dans la série, a offert à sa sœur un court-métrage émouvant intitulé « Moi contre moi ». « À travers ce film, j’ai voulu montrer que chacun affronte ses démons, mais qu’il existe toujours une lumière », confie-t-il.
Halima Gadji incarne ainsi un mélange rare de force et de vulnérabilité. Une actrice au sommet de son art, mais aussi une femme qui continue de lutter pour transformer ses blessures d’enfance en énergie créatrice.
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