Adoptée en octobre 2023 par le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), la décision de réserver aux PME gabonaises les marchés publics de moins de 150 millions FCFA dans le secteur du Bâtiment et des travaux publics (BTP) devait marquer une rupture en faveur de l’entrepreneuriat local. Un an après, le bilan est pourtant loin des attentes.
Sur les 982 dossiers déposés, 932 PME ont été déclarées éligibles et reconnues officiellement en 2024. La publication de cette liste avait suscité un vent d’optimisme, renforcé par la mise en place d’un processus d’agrément censé donner aux entreprises locales un véritable statut préférentiel. Mais dans la pratique, l’accès aux marchés se heurte encore à de nombreux obstacles.
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Procédures complexes, retards de paiement, manque de transparence dans l’attribution des contrats. Les griefs des entrepreneurs sont nombreux. Plusieurs dénoncent des appels d’offres hors de leur portée, voire attribués à des sociétés extérieures au dispositif. Pour beaucoup, l’élan initial a laissé place à une désillusion croissante.
Pourtant, la réforme conserve un potentiel majeur. Si elle était appliquée avec rigueur et accompagnée de mesures d’accompagnement, elle pourrait renforcer la compétitivité des PME, générer des milliers d’emplois et stimuler l’investissement local.
Un an après son lancement, cette mesure phare du président Brice Clotaire Oligui Nguéma, démontre ainsi le contraste entre des ambitions affichées et une réalité encore largement insatisfaisante.
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